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Le Congo, un « pays de m… » pas comme les autres

politique
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Les tweet et propos du président américain ont beau être hâtifs et exempts de filtre, ils contiennent quelques fois des vérités implacables. Dès sa prise de fonction, ce dernier qualifiait de « pays de merde » certains Etats. Au Congo-Brazzaville on aurait dû se sentir concerné et rectifier ce qui aurait dû l’être, pour le grand bien des populations. Que nenni !

L’ivresse de ce régime, rendue possible par sa longévité et sa barbarie encouragée par l’apathie des populations, somme toute traumatisées par des meurtrières guerres artificielles à répétition, ne cesse d’asservir les congolais. Sans s’en rendre compte, ces derniers ont basculé dans l’indigénat pour devenir des sujets d’une piètre monarchie. Saoulés à la bière, au grogu et aux prières des églises de réveil contrôlées malicieusement par le pouvoir, ils ont perdu de vue leurs droits et devoirs ; au point de s’interroger s’ils se considèrent encore comme citoyens de ce pays.

On connait les routes de l’impossible, ainsi que les éprouvants « trains pas comme les autres » de la Mongolie. Mais à force de dilapider les ressources du pays sans le moindre souci du respect de la chose publique, les dirigeants congolais ont fait de leur république, on ne peut plus bananière, un pays pas comme les autres.

Certains pays construisent, en plus des salles de classes, des amphithéâtres pour trois cents élèves. Au Congo de Sassou, on confine un tel effectif dans une seule salle de classe aux dimensions ordinaires donnant une fâcheuse impression d’une étable des années 30. Déshumaniser afin de mieux asservir, n’est-ce pas contraire aux droits de l’homme et aux traités internationaux ?

salle de classe a brazzaville

Depuis quelques jours, les élèves du secondaire des collèges et lycées sont indistinctement expulsés de leur établissement public pour non-paiement de macaron, en plus des frais de scolarité, imposé par le pouvoir. Dans ce pays pas comme les autres, la petite enfance se trouve également frappée de plein fouet, dès la naissance. Ne peut-on vraiment rien faire ?

Le délabrement du plateau sanitaire laisse présager le pire. Des mouches, termites, moustiques et fourmis ailées envahissent les salles au CHU de Brazzaville. Tandis qu’on déplore un énième scandale financier au niveau de la Direction de ce centre hospitalier qui par ailleurs tient lieu d’un mouroir (1).

C’est qui insupporte cet habitant de la capitale congolaise demeurant dans une rue très passante : des sirènes de corbillards ininterrompues tout au long de la journée. En effet, la ville de Brazzaville impose aux familles ses services des pompes funèbres dont on sait qu’ils sont surfacturés comme pour le reste. Corruption oblige.

Combien des gens meurent par jour à Brazza ? L’Etat congolais refuse de communiquer à ce sujet. Toutefois, le constat des citoyens est alarmant. Mais dans ce pays pas comme les autres, personne ne lève le petit doigt de peur de mourir des tortures dans les geôles du pouvoir ou tout simplement de disparaitre. Et pourtant, la mort rode à chaque instant au Sassouland (1).

 Des scandales financiers résultant du siphonage du trésor public par le clan au pouvoir se succèdent dans tous les domaines. Des pensions et salaires impayés depuis plus d’un an ! Tout le monde ou presque s’en accommode. Sassou, lui, trouve dans ce silence l’esprit patriotique de ses compatriotes.

Ce silence qui tue, ce silence qui aide la dictature, jamais le peuple, ce silence qui ponctue l’expression du vide, … ce silence-là accuse tout le monde de complicité. Elle constitue, en effet une forme d’approbation.

maternite

Dans la vraie vie, pas celle des rêves dictatoriaux, mais la vie des hommes et des femmes aspirant au vivre-ensemble, le bonheur simple consiste à rendre les gens heureux, libres, soucieux de la cohésion sociale et à favoriser l’épanouissement personnel ainsi que l’éclosion des talents tout en protégeant les plus faibles.

Au-delà des considérations géographiques et territoriales, ce qui fait un pays c’est aussi la qualité d’hommes et de femmes dévoués qui organisent la vie de la cité, aiguillonnent l’économie, favorisent et renforcent quotidiennement le vivre ensemble en vue d’une amélioration constante des conditions de vie de leurs concitoyens.  C’est ainsi que l’on peut distinguer plusieurs catégories des pays plus ou moins débridés selon la nature de leurs dirigeants. Le Congo fait pitié.

Abraham Avellan WASSIAMA

 (1) Le Canadien Sylvain Villiard, en fonction depuis 8 mois comme directeur général du CHU-B, a,, le 27 novembre dernier lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il rendait compte d’un audit de l’établissement,, dressé un bilan « catastrophique » de l’hôpital. Il a indiqué que le taux de mortalité et de morbidité au sein du CHU est de 9,4 %,, à comparer avec les normes internationales établies à 3 %. Le système de soins est défaillant, a-t-il conclu.

De leur côté, les syndicats du CHU de Brazzaville ont publié une déclaration publiée le 22 novembre dernier pour déplorer la mauvaise gestion de l'établissement. Ils demandent le départ de l’équipe dirigeante en expliquant que la situation de cet hôpital est devenue pire qu’avant... 

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