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Osons, c’est maintenant ou jamais

politique
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Il était temps. L’opposition congolaise est de retour. Elle a compris enfin qu’une bataille politique ne se gagne pas seul, mais unis. Qu’on ne peut pas sacrifier tout un peuple pour satisfaire les caprices d’un seul homme, parce qu’il a décidé de mourir au pouvoir. Il flotte comme un parfum de révolution au Congo. J’aime autant ce Congo là, celui qui renoue avec son passé glorieux et révolutionnaire et qui veut tourner définitivement, sans fracas, le dos à un tyran qui s’est foutu royalement de nous en s’enrichissant, lui et son clan, au prix du sang de nos parents.

N’ayons pas peur. L’époque où Sassou menait ses expéditions barbouzardes est révolue. Avec Internet et les réseaux sociaux, on voit tout et on sait tout. Sassou joue sur les peurs et sur son passé de criminel pour enfariner les Congolais avec son référendum dont tout le monde sait très bien qu’il ne l’organisera pas pour le perdre.

Sassou ne concèdera rien si nous ne l’y contraignons pas. Osons, comme nous avons osé pour la tenue du dialogue alternatif. Osons, comme nous avons osé pour libérer les Congolais de la CADD détenus arbitrairement. Osons simplement pour entrer dans l’histoire, parce que, c’est maintenant ou jamais. Quand un peuple veut, Dieu veut.

Sassou a voulu créer une crise de toute pièce dans un pays pourtant calme comme une mer sans aucune vague, ni le moindre nuage à l’horizon. Mais nous allons la jouer plus fine que lui pour le faire déguerpir. Le dialogue alternatif est un pas dans la bonne direction. Mais cela ne suffit pas.

Pour la marche à suivre, c’est tout simple. L’opposition et les forces vives ne doivent pas subir le diktat de Sassou, bien au contraire, elles doivent impérativement prendre des initiatives et lui imposer le tempo. Connaissant le ras-le-bol des Congolais face à ce pouvoir cynique, il ne fait aucun doute, les Congolais suivront, mais à une seule condition : que les figures emblématiques de l’opposition élargie à celles de la majorité qui se sont clairement exprimées contre le « Non » au changement de constitution, jouent les premiers rôles sur le terrain et le peuple se mettra derrière eux.

Nous avons une belle vitrine qui se profile à l’horizon. L’occasion est inédite et le moment historique. Saisissons-nous des Jeux africains de Brazzaville pour donner plus que jamais de l’écho à la planète entière, de notre refus clair et net de voir Sassou mourir au pouvoir

Nous ne devons ni fléchir, ni capituler, mais rester fermes. Ce qui se joue actuellement au Congo, ce n’est pas une affaire des mbochis, ni des tékés, moins encore celle des vilis, des laris, des makouas, des bémbés ou des bomitabas dont Sassou a toujours su tirer profit pour assoir son pouvoir. Ce qui se joue actuellement nous concerne tous, et par ricochet les générations à venir, envers lesquelles nous serions redevables et aurions à rendre des comptes, si jamais par malheur, nous leur laissons pour seul legs une dictature monarchique à la tête de laquelle les Nguesso règneraient en maîtres.

Laisser Sassou changer la constitution, c’est ouvrir la porte à toutes les  dérives. Le laisser faire, c’est renoncer aux aspirations qui sont les nôtres, celles de vivre dans une société libre et véritablement démocratique. Le laisser faire, c’est renoncer à l’idéal d’une société juste et équitable, basée sur le mérite et non sur le clientélisme, sur la compétence (quels que soient nos origines) et non en fonction de notre patronyme. Le laisser faire c’est accepter le tribalisme qu’il a su distiller et  entretenir dans notre pays, pour se cramponner au pouvoir. Le laisser faire, c’est accepter le concept des « yaka noki », qu’il a fait sien, en plaçant partout dans le pays, dans toutes les administrations et à des postes clé, parents et amis, enfants et oncles, nièces et neveux, cousins et cousines, tous incompétents, avec les résultats que l’on sait. Le laisser faire, c’est purement et simplement renoncer à notre propre existence.

Dire « Non »  la tenue d’un référendum, c’est dire non à la triche, la marque de fabrique de Sassou. Dire « Non », c’est faire clairement comprendre à Sassou, comme à tous les autres fous qui viendraient après lui, que tout changement ou modification de constitution, par des voies autres que celles prévues par les textes, est proscrit et donc gravé dans du marbre. Ainsi, n’importe quel quidam qui viendrait, ne s’y hasarderait plus jamais, parce qu’il y aura eu un précédent.

Malgré ses intimidations, malgré des arrestations opérées par sa soldatesque, malgré sa volonté de mettre le pays à feu et à sang, ne nous excitons pas, laissons-le venir. Laissons-le venir nous annoncer la date de son référendum à la con. C’est seulement à ce moment là, que tous, sans exception, tel un tsunami, nous envahirons les rues, pour le faire déguerpir, lui et ses suppôts. Leurs biens mal acquis et comptes bancaires à l’étranger, comme au Congo ?  Rassurez-vous, on s’en occupera.

La plume libre !

Diaz Mahindou

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