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Le parcours du combattant de l’usager du consulat du Congo en France

politique
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Depuis le 1er juillet, par note de service du 24 juin 2016, a été affichée au consulat du Congo en France, pour sa mise en vigueur imminente, la nouvelle tarification relative à  l’obtention de différents documents. Par exemple, en ce qui concerne les visas, celui de 15 jours est fixé à 55 euros et, en express, les droits s’élèvent à 110 euros. Pour un séjour d’une durée de 90 jours il conviendra de débourser 110 euros et en express 220 euros. Le délai moyen d’attente est d’une semaine.

Si l’affichage des conditions d’obtention des différents services offerts par le consulat relève d’une transparence bienvenue, il convient néanmoins d’observer que les usagers font d’autres découvertes le jour-même, en même temps qu’un service de sécurité assuré par des hommes sans uniforme n’ayant manifestement suivi au préalable aucune formation à l’accueil, et dont l’attitude se révèle pour le moins belliqueuse.

En effet, pour s’acquitter des droits, il convient de régler exclusivement par mandat postal émis à l’ordre de l’ambassade du Congo en France. Or dans un rayon d’un kilomètre, aucun bureau de poste n’est susceptible d’accueillir les usagers de l’ambassade du Congo. Pire, pour ceux qui viennent de province, souvent pressés par le temps, ils ne peuvent remplir cette condition obligatoire et pour le moins extravagante, à l’heure des cartes bancaires !

En conséquence, le trottoir du n°1 de la rue de Vinci dans le 16ème arrondissement de Paris ne désemplit pas aux heures d’ouverture du consulat. De très longues files d’attente serpentent jusque dans les rues adjacentes au point de provoquer l’indignation des voisins, souvent des personnes âgées à mobilité réduite dont le passage est, de ce fait, rendu quotidiennement difficile. A l’évidence, le personnel de la chancellerie et du consulat ne prête aucune attention à la façon dont sont reçus des usagers qui demeurent livrés à eux-mêmes, jusqu’au moment où ils atteignent enfin les guichets dont le plus souvent un seul est réservé pour les accueillir.

 

Observés et interrogés deux jours durant, les usagers livrent chacun des anecdotes invraisemblables. Un étudiant venu prolonger la validité de son passeport a confié qu’il était revenu trois fois au consulat avant de retirer son passeport. Contraint de payer des pénalités à une compagnie aérienne, il a raté son voyage au Congo où il devait se rendre pour un stage de recherches. Un expatrié se rendant au Congo en raison du décès de son beau-père a dû patienter toute la journée au consulat avant d’obtenir son visa en fin de journée. Informés de cette situation, les agents du consulat ont été incapables de fournir la moindre explication.

Il serait grand temps que quelqu’un se préoccupe de cette situation incongrue et unique, si on la compare à celle des ambassades situées dans les environs, à savoir celle de la Tanzanie ou celle de la Côte d’Ivoire. Le Congo est une terre d’accueil, avec un peuple fier et  ouvert. Dès le consulat, donnons l’envie de le faire découvrir ou plutôt, de repartir vers notre pays.

Itoua Maloba Pamba

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