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Et le vainqueur est... Ali Bongo, sauvé des eaux de l'Ogooué !

politique
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Pour cette raison et pour d’autres, de la victoire annoncée d’Ali Bongo, vainqueur par 49,80 %des voix (contre 48,23 % des voix à Jean Ping), les Congolais, paradoxalement, ne sont pas mécontents.  Simplement parce qu’elle signe la défaite de Sassou, 

Pas grand monde à vrai dire, même dans les capitales occidentales ne misait sur la victoire de Jean Ping, et donc sur la défaite d’Ali Bongo lors de la présidentielle au Gabon. Et cela en dépit du présumé soutien de Sassou, Obiang Nguéma et Ouattara dont semblait bénéficier le candidat de l’opposition dans ce pays.  

Et pour cause : nous sommes en Afrique centrale, dans un Etat pétrolier. A fortiori la compétition opposait un membre de la famille Bongo, au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, avec un autre membre de la famille par alliance, jean Ping, un homme ayant eu des enfants avec Pascaline Bongo, fille bien-aimée d’Omar. 

Pour le reste, rappelons qu’Ali Bongo a été préparé au pouvoir : après avoir été ministre des Affaires étrangères, il a occupé dix années durant le stratégique portefeuille de la Défense, une période au cours de laquelle il a choyé les soldats, lesquels lui témoignent une certaine reconnaissance.

Indiquons enfin qu’Ali Bongo dispose de soutiens à l’Elysée et dans l’opposition française, notamment celui de son ami Sarkozy, sans compter que la classe politique française se méfie des méthodes un peu abruptes de Jean Ping…

C’est dire que la déclaration de Jean Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères français, selon laquelle  « Les conditions de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Gabon sont une source de préoccupation,  [que] la France réitère son souci de transparence [et que la France] estime nécessaire que les résultats de tous les bureaux de vote soient publiés. » est une réaction de pure forme. Que la France n’avait-elle exigé de M. Sassou (monsieur 8%) qu’il publiât également les résultats de tous les bureaux de vote au Congo !  En voilà une demande que le camp Bongo rejettera sans façon, les textes ne formulant une telle obligation et le contentieux électoral relevant de la seule voie judiciaire, déjà verouillée bien entendu, comme il se doit. 

Pour cette raison et pour d’autres, de la victoire annoncée d’Ali Bongo, vainqueur par 49,80 % (contre 48,23 % des voix à Jean Ping), les Congolais, paradoxalement, ne sont pas mécontents car elle signe également la défaite de Sassou, un homme qui rêvait sans doute du triomphe de Jean Ping à plus d’un titre : une victoire de l'opposition lui aurait laissé la voie libre dans la succession de son beau-fils Omar Bongo, héritage qu’il aurait géré sans entrave, dans l’intérêt de sa défunte fille et de celui de ses petits-fils. Par ailleurs Bongo est soupçonné par le clan Sassou d’avoir soutenu la campagne de Jean Marie Michel Mokoko lors de la présidentielle au Congo. Un casus belli. 

Un autre perdant dans l’histoire, c'est Alassane Ouattara lequel a dû démissionner hier un de ses conseillers surpris en train de conseiller Jean Ping sur la stratégie de pourrissement que l’actuel chef d’Etat ivoirien avait utilisée contre Gbagbo…