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Le « petit jeu » de Sassou ou le chant du cygne d’un homme fini

politique
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« Protic yi kubidi », avait l’habitude de s’écrier en langue kongo feu Bernard Kolelas, quand il se trouvait devant un dilemme politique ou face à une décision difficile.

C’est la situation dans laquelle se trouve à présent M. Sassou, un homme dont la fuite en avant et les derniers soubresauts pour se maintenir au pouvoir font sourire du côté de l’Elysée, à défaut d’agacer.

Par exemple, pour faire élire son candidat comme secrétaire général de la Francophonie, le conducator congolais, fort de ses pétrodollars avait fait campagne auprès de Macky Sall, Faure Eyadema, Idriss Deby (1), Alassane Ouattara et bien d’autres chefs d’Etat africains. Bien décidé à se payer la tête de Hollande en le mettant devant le fait accompli lors du sommet de Dakar, il s’était promis d’engager le bras de fer, d'aller si besoin jusqu’au vote, histoire de ridiculiser l’hôte toujours sous-estimé (à tort) de l’Elysée, lequel avait osé conspuer, après la chute de Compaoré, ces chefs d’Etat africains qui s’accrochent des années durant au pouvoir.

Mais c’était sans compter avec les services de renseignements d’un Etat puissant comme l’est la France. C'était méconnaître le degré d'aversion que pouvait éprouver Hollande vis à vis de cet ami de Sarkozy, à un point tel qu'il avait résolu de confier la francophonie à une nord-américaine plutôt que de voir le candidat du dictateur triompher. C'est dire !

Toujours est-il que la manœuvre de la grenouille voulant se faire aussi grosse qu’un bœuf fut éventée sur les bords de la Seine. En un temps trois mouvements, l’Elysée aurait non seulement empêché que le candidat de Sassou s'érige en candidat de l’Afrique, mais elle se serait arrangée également pour que le futur secrétaire général de la Francophonie soit désigné, comme d’habitude, par consensus, et non par vote comme l’espérait le conducator. Coincé lors de la dernière réunion entre quatre murs par Hollande, le natif d’Edou dut avaler son chapeau, marmonant la promesse faite par Chirac en 2002 au Liban et invoquant son rôle en Centrafrique et en RDC.

« Mais, pour qui se prend-il ? Croit-il pouvoir faire sur le plan international ce qu’il fait avec son opposition chez lui ? Il se trompe lourdement », aurait même soupiré un témoin, lequel se rappelait que l’homme est un récidiviste, puisqu’il avait tenté une manœuvre identique lors du Sommet USA-Afrique à Washington, quand il avait voulu former un front de refus pour contrecarrer les initiatives d’Obama sur l’alternance en Afrique.

Et le témoin d’ajouter, définitif. « Ce petit jeu risible, c’est fini. Soit il part de lui-même, tranquillement sans verser un sang inutile, soit il finit dans un caniveau comme Kadhafi, ou alors on l’évacue dans l’indignité comme Compaoré ». Diantre !

« Les Blancs sont méchants », avait constaté avec dépit Bobi Ladawa, l’épouse de Mobutu après la chute de son mari… Transmis à Mère Antou.

(1) Idriss Deby et Obiang Nguema auraient fait faux bond au dernier moment.

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