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Sassou et le pétrole volé du Congo

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 Le Mondafrique (12/9)

Les méthodes très spéciales des traders suisses et russes pour obtenir le pétrole des Sassou-Nguesso

Pour mettre la main sur l’or noir du Congo, la firme genevoise a recouru à des intermédiaires sulfureux et à tout un arsenal de pratiques corruptives, selon le dernier rapport de l’organisation suisse Public Eye (ex-Déclaration de Berne) rendu public mardi 12 septembre et intitulé « Gunvor au Congo. Pétrole, cash et détournements : les aventures d’un négociant suisse à Brazzaville » (...)

Depuis la chute des prix du baril, amorcée à l’été 2014, le Congo, dirigé par un clan de milliardaires, s’enfonce dans la crise économique. Les caisses de l’Etat sont vides et le régime attend désespérément une hausse des cours du brut ou un programme d’ajustement budgétaire du Fonds monétaire international (FMI), à qui le pays a caché une partie de sa dette qui a atteint 120 % du PIB.

Lire l'article dans sa totalité

Lire ci-dessous le rapport (extraits)

Le Congo B, un concentré de malédiction

Le Congo-Brazzaville est un pays emblématique de la malédiction des ressources. Cinquième producteur de brut de l’Afrique subsaharienne, le pétrole y génère 74% des revenus étatiques.

Pourtant, cet État d’Afrique centrale, moins peuplé que la Suisse (avec 4,6 millions d’habitants), affiche un indice de développement humain faible, le classant 136e sur 188 pays.

Mais en dépit d’une décennie presque ininterrompue de cours élevés du pétrole jusqu’à l’été 2014, plus d’un Congolais sur deux vit toujours dans une situation d’extrême pauvreté, avec un revenu inférieur à 2 dollars par jour.

La corruption est endémique au Congo. En 2016, ce pays se traînait à la 159e place (sur 176) du classement de l’indice de perception de la corruption établi par Transparency International. Cette corruption gangrène tous les pans de l’économie congolaise, a fortiori le lucratif secteur des hydrocarbures. La frontière entre hommes d’affaires et fonctionnaires y est particulièrement floue.

Ainsi, Denis Gokana, le président de la Société nationale des pétroles congolais – détenue à 100% par l’État – est également le fondateur du groupe AOGC, devenu la principale société pétrolière congolaise privée grâce aux privatisations de larges pans de l’activité de cette même SNPC.

Il n’est pas rare que des permis d’exploration ou de production soient attribués à des sociétés sans valeur ajoutée évidente en termes de savoir-faire ou d’investissement, dans la plus grande opacité.

Le président Denis Sassou Nguesso règne sans partage sur le pays depuis 1979, à l’exception d’un bref interlude démocratique de cinq ans auquel Sassou a mis fin en 1997, en reprenant le pouvoir par les armes.

Son clan s’accapare sans vergogne la manne pétrolière. Son fils, Denis Christel Sassou Nguesso (voir carte d’identité), joue à cet égard un rôle solidement documenté. Connu aussi sous ses alias «Kiki » ou « Junior », il a été nommé en 2010 directeur adjoint en charge de l’aval pétrolier au sein de la SNPC. Il est par ailleurs l’administrateur général de la Congolaise de raffinage (CORAF).

En clair, le fils du président a la haute main sur la totalité des ventes de pétrole étatique congolais (lire encadré 2). Ce segment des ventes de pétrole fournit l’essentiel des recettes de l’État. C’est aussi le plus opaque. L’opulence dans laquelle vit la famille au pouvoir, dont les dépenses somptuaires ont été mises en évidence par l’affaire des « Biens mal acquis » instruite par la justice française, contraste avec l’extrême pauvreté de la population congolaise. L’environnement potentiellement criminogène que représente le Congo n’a jamais empêché les négociants, friands des bruts congolais, de se bousculer au portillon. Glencore, Trafigura ou Vitol : toutes ces sociétés suisses occupent le marché congolais au moment où Gunvor tente par tous les moyens d’y pénétrer.

Lire la totalité du rapport intitulé " Gunvor au Congo. Pétrole, cash et détournements : les aventures d’un négociant suisse à Brazzaville Gunvor au Congo. Pétrole, cash et détournements : les aventures d’un négociant suisse à Brazzaville "

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Notre commentaire

Thierry Moungalla, " la voix de son maître ", n'approuve pas. II dément en bloc (par tweet) toutes ces allégations.

Quant à un certain Ngakala, procureur de son état, ses détracteurs nous soufflent qu'il va poursuivre, et non pas féliciter les corrompus congolais. On a eu peur.

 

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