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Congo : vers la cessation des paiements ?

politique
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Sassou est entre le marteau et l’enclume. Cisaillée, comme jamais auparavant par une crise financière aigue rançon de la mauvaise gestion, du gaspillage et des détournements de fonds publics, l’économie congolaise s’essouffle. Les retraités de la fonction publique n’ont pas été payés depuis bientôt huit mois. Idem pour les étudiants, les salariés d’établissements publics comme le CHU, les employés de l’université en grève d’ailleurs depuis plusieurs jours.

Beaucoup s’accordent à dire que sans intervention du FMI, le Congo risque dès le mois d’octobre de se retrouver en état de cessation des paiements, bref ce serait la faillite de la maison Sassou.

Ce dernier avait annoncé le début des négociations avec cette institution financière pour le premier trimestre de ce mois. Aux dernières nouvelles, la réunion aurait été reportée sine die. La raison ? Il semble que le clan au pouvoir ait encore des cadavres à cacher dans les placards, avant l’arrivée des experts de Washington. De fait, certaines sources proches  de la Caisse congolaise d’amortissement (organisme chargé de gérer la dette congolaise)  craindraient que la dette du Congo  soit plus proche des 200 % du PIB que des 120 % récemment avoués.

Devant cet immense gâchis, ne pouvant plus compter à court terme sur une spectaculaire hausse du baril du pétrole sur laquelle il a longtemps compté et qui il lui sauverait la mise, Sassou n’a plus guère le choix : il a équipé fortement la police et l’armée pour réprimer y compris dans le sang toute tentative de révolte populaire ; pressé d’apaiser le climat politique afin de faire avaler à la population la purge concoctée par le FMI, il a prévu d’organiser un énième faux dialogue national avec pour interlocuteurs principaux les opposants les moins vindicatifs, à savoir Kolelas et Tsaty Mabiala. Quant à la question du Pool, c’est la mort dans l’âme et surtout à cause de l’arrêt du trafic du CFCO dans la partie du Pool, qu’il a autorisé Isidore Mvouba, le président de l’Assemblée croupion, à prononcer le mot « dialogue » avec Ntoumi.

C’est dire que l’avenir du pays apparait un peu sombre. D’où la question : de quoi sera fait demain ? Bien malin qui pourrait aujourd’hui le dire. Monsieur 8% est certes en difficulté, ses ministres ne sont plus payés, mais il a une cagnotte planquée dans les paradis fiscaux et, mauvaise nouvelle, il est toujours vivant et à la barre, toujours prêt à réprimer et à corrompre tous azimuts, ce qui est dans son ADN. Autrement dit, si le fruit semble mûr, il ne tombera pas tout seul. Il faudra soit convoquer un Irma populaire (ce fort vent qui a soufflé aux Antilles et en Floride) pour déraciner l'arbre qui le porte, soit simplement aller cueillir le fruit...

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