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Au Congo, l’injustice, la violation des droits de l’Homme, les crimes politiques et économiques commis par le régime en place se nourrissent de l’ignorance, de l’indifférence et de l’apathie des Congolais. Pour tout dire les Congolais, par leur silence encouragent les crimes, se rendent complices. A l'audience de l'affaire Jean-Martin Mbemba qui s'est terminée devant la Cour suprême, on a appris que des hommes, des pères de famille croupissent en prison, pour rien, depuis deux ans, sans qu’ils n’aient jamais été entendus par un juge. Personne n’y prête attention : ni les organisations des droits de l’Homme, ni la société civile, ni le barreau congolais et encore moins les magistrats.

Ce serait pure chimère pour les Congolais d'envisager des scénarios d'alternance au pouvoir, car si alternance il devait y avoir un jour au Congo, Sassou ne le concevrait que dans son clan. Quand il sera fatigué, il cédera la place à un membre de son clan mbochi seul capable selon lui, de gouverner le pays le plus longtemps possible. Sur la liste de départ : Okemba, Christel Nguesso, Ebata... Les autres Congolais seraient réduits, comme aujourd'hui, au rôle de " boys " de service ou de porteurs d'eau ou, mieux, de griots, à l'image de Pierre Mabiala, Moungalla, Justin Koumba, Pierre Ngolo... la liste est longue.

Les auteurs du détournement des appels internationaux entrants étaient installés dans un appartement situé dans un quartier de la capitale. Cette fois-ci, faits nouveaux dans le pays de l’impunité, les suspects ont été interpellés, déférés et placés en détention provisoire ; pire il semblerait, selon la version de la presse congolaise, qu’ils soient des proches du ministre.

" Ça fait quatre jours que je dors à la station dans l'espoir d'avoir quelques gouttes de carburant ", a témoigné à l'AFP Jonas Parfait Mbemba, chauffeur de taxi de 40 ans. Face à la pénurie, les distributeurs ont imposé un rationnement. " Hier (dimanche) à la station de Texaco (au nord de Brazzaville), on nous a servi entre 22 heures et 23 heures.

Cela ne s'invente pas. Sassou posant aux côtés d’Omar el-Béchir, celui-là même qui a exterminé les populations noires du Darfour et accusé à ce titre de crimes contre l’humanité et génocide, voilà une photo que se garderont bien de mettre en " Une "  les journaux accrédités au palais du dictateur congolais. La Cour pénale internationale (CPI) a demandé au gouvernement sud-africain d’arrêter le président soudanais. La justice sud-africaine, saisie par une ONG, l'a interdit de quitter le pays.

Dans ce long chapelet des procès de Moscou, marque de fabrique du dictateur de l'Alima, on juge cette semaine Maître Martin Mbemba, ancien Garde des Sceaux, ancien bâtonnier de l’Ordre et... président de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH). Ici on va encore plus loin dans la privatisation clanique et familiale d'une justice instrumentalisée à un point tel que l’oncle du dictateur, ci-devant Garde des Sceaux, a décidé que le procès devait se tenir presqu'en catimini. Pudeur ? Scrupule ? Pas sûr, car il est à craindre que ces sentiments leur soient étrangers.

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