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Accords de cession des terres congolaises au Rwanda : encore un sujet sur lequel Sassou recueille zéro sur vingt

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Un constat. Le bilan de près de quatre décennies de pouvoir du régime du régime de Sassou : un chapelet d’échecs.

Dans ses premières années de pouvoir, Sassou promettait le bien-être à ses concitoyens

 

.Un constat. Le bilan de près de quatre décennies de pouvoir du régime du régime de Sassou : un chapelet d’échecs.

 Dans ses premières années de pouvoir, Sassou promettait le bien-être à ses concitoyens.

 “L’autosuffisance d’ici à l’an 2000”, “ La santé pour tous”, “l’Eau pour tous”, etc. Simples mirages, simples slogans. Le pays qu’il dirige de main de fer est devenu un champ de ruines où règne l’insécurité totale.

 Un député de son parti, Hydevert Mouagny, a dressé le bilan sans complaisance du clan au pouvoir. Ce dernier croupit depuis en prison.

 A chaque fois qu’on croit avoir atteint le fond, par exemple avec le surendettement chronique de l’Etat, le clan au pouvoir se surpasse.

 Dernière affaire en date, la cession des terres congolaises du Sud, à un pays dirigé par un autre dictateur : Kagamé, président du Rwanda,  «  réélu » il y a quelques jours avec 99,18 % des voix.

 En effet, M. Sassou, comme un grand, depuis son village natal, en compagnie de son fils fait ministre de la République par sa seule volonté, a décidé de faire du dictateur Kagame l’heureux propriétaire d’un morceau du territoire congolais, suivant des accords controversés de cession des terre.

 Pour ce faire, il a fait fi de la Constitution congolaise, en son article 2019, laquelle proscrit pourtant ce genre de bradage.

 Mais pour le dictateur, le Congo c’est sa propriété personnelle, comme l’était le Congo belge du Roi Léopold. Il en fait ce qu’il veut, pour son programme.

 L’Afrique a connu beaucoup dictateurs, mais sauf erreur, aucun n’a vendu ou cédé des vastes espaces de terre à une holding rattachée à un parti politique, comme l’est Crystal Venture, proche du parti du pouvoir rwandais le FPR.

 Ni Mobutu, ni Eyedema, ni Biya pourtant très diminué par l’âge et la maladie n’ont osé ce genre de forfaiture.

 Il est vrai que Sassou Nguesso lui, un adepte de la politique selon laquelle la fin justifie les moyens, est dans une logique de survie politique de son régime agonisant. D’où la cession des terres, environ 1 2000 hectares, l’accord de suspension des visas pour les rwandais souhaitant voyager au Congo, et surtout accords de défense...

Bien entendu, ces accords inquiètent au plus haut point les Congolais d’autant que les explications données par le clan au pouvoir sont contradictoires.

Le Premier ministre, tenu d’ailleurs à l’écart de leur négociation, a eu du mal à apporter une réponse convaincante lorsqu’il fut interrogé par les apparatchiks de son propre parti.

Pourquoi avoir choisi des terres arables dans les zones de forte densité de population alors qu’il en existe d’autres à moins faible taux ?

 

Pas de réponse convaincante.

 De fait les Congolais ont bien compris le lien existant entre le projet de succession dynastique à la tête du pays et ces accords qui ne seraient pas dénués d’arrières pensées militaires.

 En effet, selon certaines spéculations, le fils de Sassou, très impopulaire, mais qui se rêve en successeur de son papa, préparerait ses arrières au cas où une fronde populaire ou militaire faisait obstacle à son ambition. Dans ce cas, des soldats rwandais déguisés en agriculteurs, se chargeraient de mater la contestation. Il faut rappeler qu’en 1997, lors de son coup d’État, Sassou avait reçu l’aide, entre autres mercenaires, des barbouzes rwandais.

Le cafouillage sur l’utilisation des terres est venu encore épaissir les soupçons. Du côté des rwandais, les objectifs de cette acquisition massive des terres serait la culture du piment. Christel Sassou, lui, a évoqué la culture du ricin et de « bail emphytéotique » là où le Premier ministre, un juriste de formation, a parlé d’  « occupation temporaire ». Qui faut-il croire, surtout lorsque lesdits accords demeurent?

En outre, pourquoi le Congo, qui importe la quasi-totalité de ses aliments, consacrerait des vastes étendues de terre pour cultiver du piment ou du ricin? Pourquoi pas du manioc ou de la banane plantain?

On rappelle qu’il y a quelques années, en pleine campagne électorale, Sassou, pris par une bouffée de lucidité, s’étonnait que le pays continuait d’importer des aliments de base comme le manioc.

De plus, le Rwanda n’étant pas connu pour son expertise dans la production du ricin, pourquoi diable avoir choisi ce pays ?

En faisant un peu de politique fiction, Sassou pourrait demander à tous ses ministres qui ont amassé des petro CFA comme lui-même, d’investir dans l’agriculture, au lieu de brader le pays.

Et que se passerait-il si le Rwanda décidait d’exploiter le sous-sol des régions qu’il a acquises ? Ceci n’est pas une simple vue de l’esprit car ce pays, qui n’a pas de coltan dans son sous-sol, est devenu le premier exportateur mondial de ce minerai, sans doute volé à la RDC.

Autre questionnement et pas des moindres: que deviendraient les régions cédées au Rwanda au cas où ce pays, déjà en guerre à l’est de la RDC, décidait d’attaquer ce pays mais cette fois-ci à l’ouest à partir de nos terres ? C’est à croire qu’il a été décidé que les populations des régions cédées, celles du Sud, deviendraient des cibles collatérales d’une guerre entre les troupes rwandaises et la RDC…

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Avec ces accords, qui du reste permettraient aux rwandais de se rendre au Congo sans visa, il est possible de s’a ttendre à une arrivée massive des populations de ce pays au Congo. Les signataires de ces accords ont-ils pensé aux tensions entre les communautés autochtones et les nouveaux arrivants ?

Connaissant leur penchant pour la pratique de « on fait d’abord et on va réfléchir après », le fameux « allons seulement », il est clair que ce risque n’ait jamais fait partie de leur réflexion.

Enfin, est-ce que les incitations financières seraient une des motivations principales de ce projet ? Dans ce cas, combien auraient touché ceux qui ont signé ces accords ? Où serait donc passé cet argent ? Dans ce Congo où les 14 mille milliards des générations futures n’ont laissé aucune trace, quelle garantie peut-on avoir sur les revenus obtenus dans la cession des terres ?

 

R. Atipo