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Sassou : 40 Ans de Pouvoir et la Catastrophe du Congo-Brazzaville

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Depuis plus de quatre décennies, Denis Sassou Nguesso fait figure d’une maudite faucille qui domine la scène politique du Congo-Brazzaville

 

Depuis plus de quatre décennies, Denis Sassou Nguesso fait figure d’une maudite faucille qui domine la scène politique du Congo-Brazzaville. À la tête du pays de 1979 à 1992, puis de nouveau depuis 1997, Sassou Nguesso incarne un régime autoritaire marqué par la répression, la corruption et la mauvaise gouvernance. Son long règne a noyé le Congo dans des fonds abyssaux, dans tous les aspects de la vie nationale.

Il convient ici de montrer la responsabilité de Sassou Nguesso dans la situation catastrophique du Congo-Brazzaville et la nécessité urgente d’un changement de direction pour éviter un effondrement total, en dépit des manœuvres dilatoires du pouvoir de Brazzaville sur les pseudo-dialogues en vue de la conservation du pouvoir.

Le Congo-Brazzaville est l'un des pays les plus riches en ressources naturelles d'Afrique, notamment en pétrole. Pourtant, sous la gouvernance de Sassou Nguesso, l'économie congolaise est en lambeaux. Le PIB par habitant stagne, et une grande partie de la population vit dans la pauvreté. La gestion calamiteuse des ressources, combinée à une corruption endémique, a conduit à une concentration des richesses entre les mains de l'élite proche du pouvoir.

Sous Sassou Nguesso, la corruption a pris des proportions astronomiques. Les revenus pétroliers, qui devraient être le moteur du développement, sont détournés vers des comptes bancaires privés à l'étranger, tandis que les infrastructures du pays sont laissées à l'abandon. Le scandale de l'affaire des « biens mal acquis », lequel a mis en lumière la fortune colossale accumulée par Sassou Nguesso et ses proches, en est un exemple frappant.

Le régime de Sassou Nguesso a également conduit le Congo à un niveau d'endettement insoutenable. Malgré des ressources abondantes, le pays a dû recourir à des emprunts massifs pour financer des projets souvent inutiles, ou détournés à des fins personnelles. L'endettement extérieur croissant et la mauvaise gestion des finances publiques ont conduit à des crises financières récurrentes, aggravées par une dépendance excessive aux fluctuations des prix du pétrole.

Le bilan de Sassou Nguesso sur le plan social est tout aussi désastreux. Alors que le pays aurait dû connaître une amélioration des conditions de vie grâce à ses ressources, la majorité des Congolais est privée des services de base.

Les secteurs de l'éducation et de la santé sont en ruine. Les établissements scolaires manquent de ressources, les enseignants sont mal payés, et les hôpitaux sont sous-équipés. Le taux de scolarisation a chuté, et l'espérance de vie est en déclin. Ces résultats sont le reflet direct de l'indifférence du régime envers le bien-être de la population.

Le chômage, notamment chez les jeunes, est endémique. Le manque d'opportunités économiques pousse de nombreux Congolais à émigrer ou à sombrer dans l'économie informelle. La pauvreté touche plus de la moitié de la population, exacerbant les inégalités et l'instabilité sociale. Dans les zones rurales, la situation est encore plus grave, avec un accès limité à l'eau potable, à l'électricité et aux services de base.

Sassou Nguesso a consolidé son pouvoir par la répression, en muselant toute opposition et en contrôlant les institutions publiques.

Toute forme de dissidence est sévèrement réprimée. Les opposants politiques, les journalistes et les militants des droits de l'homme sont régulièrement harcelés, emprisonnés ou éliminés. La liberté d'expression est quasi inexistante, et les élections sont manipulées pour garantir la perpétuation du pouvoir de Sassou Nguesso.

Les institutions publiques sont devenues de simples instruments au service du régime. Le système judiciaire est corrompu, et les élections ne sont qu'une façade pour légitimer un pouvoir acquis par la force. La police et l'armée, loyales à Sassou Nguesso, sont utilisées pour maintenir l'ordre par la terreur.

Face à ce bilan accablant, le besoin de changement au Congo-Brazzaville est évident. Sassou Nguesso, à travers sa politique, porte une responsabilité directe dans la dégradation générale des conditions de vie des congolais. Pour éviter une catastrophe encore plus grave, il est impératif que le pays emprunte une nouvelle voie.

Le Congo a besoin d'une transition démocratique, d'une ouverture politique qui permette à toutes les voix de s'exprimer. Le peuple congolais doit pouvoir choisir librement ses dirigeants dans des élections transparentes et justes. Ce changement nécessite la mise en place d'institutions indépendantes et la fin de l'impunité pour les crimes commis sous le régime actuel.

La reconstruction du pays passe par des réformes économiques profondes, visant à diversifier l'économie, à lutter contre la corruption, et à investir dans les infrastructures et les services publics. Les richesses du Congo doivent être utilisées pour le bénéfice de tous, et non d'une minorité.

Le renforcement de la société civile et des médias indépendants est crucial pour assurer une surveillance du pouvoir et promouvoir la participation citoyenne. Seule une société civile forte peut garantir que les erreurs du passé ne se répètent pas.

Brazza n’est pas Ouaga, disaient et disent encore aujourd’hui les caciques du pouvoir de Brazzaville. Une manière, pour eux, de refuser le tour de force qui a eu lieu en Afrique occidentale, mais dont certains effets sont loin d’être tous négatifs. Au Burkina-Faso, les réalisations, en moins de cinq ans, du pouvoir de transition nanifient « l’homme des actions concrètes d’Oyo ». L’échec de ce dernier en dépit de ses slogans creux est patent : pas d’eau potable, alors que le deuxième plus grand fleuve au monde arrose sa capitale. Plateau sanitaire rudimentaire, banqueroute, bref un pays complètement ruiné.

Après 40 ans de règne, Denis Sassou Nguesso a mené le Congo-Brazzaville à une situation catastrophique sur tous les plans : économique, social, et politique. Sa responsabilité est indéniable, et l'histoire le jugera sévèrement. Toutefois, le peuple congolais, en puisant dans ses capacités intrinsèques à surmonter les chocs traumatiques (esclavage, colonisation …), a la possibilité de se relever et de se construire un avenir meilleur. Il est temps que le Congo-Brazzaville tourne la page sur cette ère de dictature et emprunte le chemin de la démocratie, de la justice et du développement durable.

                                               Abraham Avellan WASSIAMA