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Discours à la Nation : Sassou amplifie la guerre du verbe contre la corruption

politique
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« Face aux délits économiques, quels qu'ils soient, il n'y aura ni menu fretin ni gros poissons. J’assure qu'il n'y aura ni bouclier de protection pour les uns ni rampe de sanctions pour les autres. Tout passera dans la nasse du droit et de la justice. Seule prévaudra la loi », a déclaré Sassou lors de son discours à la Nation.

Puisque Sassou recycle depuis plusieurs années le même discours à la nation, dans lequel il déclare une guerre du verbe contre la corruption. Nous en faisons de même pour un de nos articles publié  il y a … cinq ans. Il est toujours d’actualité. Qu'on en juge.

Sassou mène la guerre du verbe contre la corruption (extraits d'un article publié il ya cinq ans)

Sur le fond, rien de nouveau à se mettre sous la dent. Toujours les mêmes slogans, toujours les mêmes poncifs. Le dictateur dans sa mauvaise foi habituelle, refuse d’assumer la moindre responsabilité dans la faillite de l’économie congolaise, celle-ci étant causée selon lui par le seul effondrement du prix de baril de pétrole sans dire clairement que la corruption, les « antivaleurs » qu’il prétend vouloir combattre depuis plus d’une décennie y avaient grandement pris leur part.

Il paraît que l'Homme des masses aurait piqué une colère mémorable en s'apercevant que les chantiers de sa Nouvelle Espérance sont embourbés dans ce maquis de l'incompétence qu'a toujours été son gouvernement. A défaut d'être un homme d'Etat à la hauteur des défis auxquels notre pays est confronté, on peut voir en lui un comédien prometteur. Le Cefrad l'accueillera chaleureusement en lui ouvrant largement ses portes le jour où le peuple congolais aura enfin le courage de lui signifier son congé.


Il faut en effet avoir de réels talents d'amuseur public pour jouer, comme il le fait en ce moment, l'homme indigné parcourant les couloirs de cette décharge publique qu'est devenu, sous son règne, le centre hospitalier universitaire de Brazzaville. Il en faut du culot et du cynisme pour s'en prendre à un entrepreneur accusé de tous les maux.  Il lui aura donc fallu 22 ans au pouvoir pour découvrir la déliquescence de nos hôpitaux, alors que toute sa cour saute dans le premier avion pour aller se faire soigner en France. Il lui aura fallu seulement 22 ans au pouvoir pour se rendre compte que le Congo est non seulement en ruines, mais entièrement gangrené par la corruption. Quel exploit !

Pauvre Sassou ! Il ne sait rien de ce qui se passe dans son palais. Mvouba et les ministres lui cachent tout. Okemba et Ndénguet, ses deux chiens de garde en chef, lui cachent tout. Ses députés dont il a pourtant payé l'élection au suffrage universel avec ses propres économies lui cachent également tout. Il n'a par exemple jamais rencontré ni même entendu parler d'un certain Bouya, nommé par on ne sait trop qui chef de la délégation générale des grands travaux. Cet inconnu du grand chef, qui brasse pourtant des milliards de francs, supervise les appels d'offres lancés par le pouvoir. Mais cet homme n'est apparemment qu'un fantôme que personne n'a jamais vu errer dans les jardins et les couloirs du palais.

(...) Ne rêvons pas. Après ses mouvements d'humeur devant les micros, cameras et photographes, la vie continue comme avant. La seule préoccupation de l'Homme des masses est de se cramponner au pouvoir jusqu'à sa mort, quel qu'en soit le prix. Toute cette agitation autour de ses coups de gueule supposés contre la corruption s'inscrit dans un plan de communication savamment concocté par les boîtes de pub parisiennes payées à prix d'or, et censées l'aider à redorer un blason plus que jamais terni par sa kleptomanie et sa tentative d'intimidation maladroite d'opposants, qui font désormais la réputation de son régime. La com, c'est le maître mot du pouvoir en ces temps empoisonnés par les défenseurs des droits de l'homme, qui empêchent de piller et d'emprisonner en rond. Cette com, c'est du fric perdu pour rien, qui aurait pu être intelligemment investi dans le fonctionnement des hôpitaux.

La com. Toujours la com. Ce Pigasse payé, paraît-il, 20 millions de francs CFA par mois pour chanter sa gloire dans « Les Dépêches de Brazzaville »   en est l'exemple parfait, mais ça ne suffit plus. Voilà que l'Homme des masses va encore engloutir des millions de francs dans une autre danseuse appelée « Géopolitique africaine », pour le plus grand bonheur de quelques marchands de soupe français. Malgré cela, partout où il passe à l'étranger, on ne voit en lui  qu'un chef de guerre et un criminel corrompu soutenu par la France de Chirac. De quoi être définitivement dégoûté de la vie.

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