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D’où viennent les éléphants apparus à Kinkala ?

politique
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Comment se ferait-il que d’aussi gros mammifères, vivant de surcroît en famille de plusieurs individus, se soient déplacés sur 200 km de distance sans attirer l’attention des villageois des localités comme Mayama ou Kindamba qu’ils auraient dû traverser ?

Ngabandzoko, le bien nommé, un petit village à l’entrée de Kinkala, qui signifierait en téké « mare ou rivière aux… éléphants ». En effet c’est là, jusqu’en 1946, année où les derniers éléphants ont définitivement disparu de la région du Pool, que venaient s’ébrouer les pachydermes. 

Et c’est précisément à cet endroit qu’est apparu depuis quelques jours un couple d’éléphants, comme tombé du ciel. Depuis lors, dans le Pool et à Bacongo, les populations sont comme en transe, et se posent mille questions.

Selon certains, ce serait là un coup du pouvoir, lequel aurait transporté là par hélicoptère ces animaux. La raison serait métaphysique : l’éléphant est l’emblème de Sassou, expliquent-ils ; ce dernier les aurait fait déposer là pour capturer d’obscurs esprits présents dans le Pool.

D’autres, sans l’expliquer, observent que lesdits éléphants sont « bagués », c’est-à-dire tatoués, enregistrés. Ils proviennent donc d’une réserve. Or la réserve la plus proche, celle de la Lefini dans les Plateaux batéké, se situe à au moins 200 km de là. Comment dans ce cas se ferait-il que d’aussi gros mammifères, vivant de surcroît en famille de plusieurs individus, se soient déplacés sur une telle distance sans attirer l’attention des villageois des localités situées sur leur parcours comme Mayama ou Kindamba ?

Une chose est sûre. Ces éléphants sont du pain béni pour le pouvoir clanique. Ils occultent les tueries quotidiennes que celui-ci opère dans ce département. Dans cette guerre à huis clos, cette dernière semaine on a appris qu’un village entier a été décimé du côté de Kindamba, dans l’indifférence générale. Manœuvre de diversion donc, qui va coûter bien cher aux villageois car dans ces contrées dépourvues de savane et de forêts, gageons que les pachydermes ne manqueront pas de dévaster leurs cultures.