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La fédération de l’opposition congolaise redoute l’assassinat de ses leaders arrêtés

Face à la situation chaotique que traverse le pays, la fédération de l’opposition congolaise, sous la conduite de sa présidente Claudine Munari, a tenté d’organiser le lundi 27 novembre 2017 une marche. Selon les organisateurs, celle-ci se voulait pacifique, au rond-point de Moungali, le 4e arrondissement de Brazzaville. Elle voulait exiger, entre autres, la libération des prisonniers politiques, la fin de la guerre dans le Pool et la préservation des acquis sociaux des Congolais. Malheureusement, cette marche a été dispersée par la force publique qui a procédé à des arrestations de certains leaders et jeunes manifestants dont la fédération redoute l’assassinat.

Dans un communiqué de presse publié pour la circonstance et signé de Charles Zacharie Bowao, le jour même de la manifestation, la fédération de l’opposition congolaise a condamné l’ «usage d’armes de guerre et des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et le tir à balles réelles sur Claudine Munari. Le sergent-chef Ngoma Boniface, sa garde rapprochée qui tentait de la protéger, a été grièvement blessé par balle, ainsi que messieurs Gervais Okandzé et Ludovic Makaya. Plusieurs jeunes  à mains-nues ont été arrêtés», indique le communiqué.
Par ailleurs, «Claudine Munari a été poursuivie jusqu’à sa résidence. Des policiers ont fait irruption dans sa parcelle et saccagé les quatre voitures qui s’y trouvaient. La télévision et les lits du local de la garde ont été aussi cassés», ajoute le communiqué qui condamne par la même occasion l’embastillement des leaders de la fédération au domicile de Claudine Munari, ainsi que l’encerclement du domicile de Charles Zacharie Bowao en son absence, de même que l’arrestation d’autres leaders devant le domicile de Munari. «Nous redoutons des assassinats comme ceux perpétrés lors des  manifestations contre le référendum anticonstitutionnel du 25 octobre 2015», précise le communiqué qui condamne ces actes qualifiés de barbares.
Tout en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, la fédération de l’opposition congolaise exige la fin de la guerre du Pool, la libération immédiate des prisonniers politiques, des responsables de la  fédération et jeunes détenus à l’issue de cette manifestation.

C.A.Y

©  La Semaine africaine

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Coup du vendredi 31 novembre 2017 CHU ancien CHU nouveau

Les services ont rouvert timidement au CHU. Infirmiers et médecins reviennent peu à peu dans les différents départements. Qu’a-t-on retenu de la plus longue grève du plus grand établissement sanitaire du Congo? L’Histoire nous le dira. Mais il semble déjà visible que les anciens maux sont toujours là: il faut graisser la patte, parlementer pour utiliser l’ascenseur sinon faire porter son malade au dos d’un porteur qui facture 1000 francs par étage monté. Mais à tous les étages sont affichés deux avis sérieux: le bon accueil des malades est une exigence éthique, et puis: interdit de payer des services hors guichet et sans reçu. On dirait que le CHU manque cruellement de talons-souches ces derniers jours.

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Après les mangues, les « matsia »

L’armée s’est mise véritablement à l’oeuvre, le long de la route Brazzaville-Kinkala.

Dans les villages abandonnés, les militaires de faction aux «bouchons» se sont bonnement transformés en vendeurs de mangues et des fruits des paysans ayant fui les violences du Pool, notamment les fruits sauvages appelés «Matsia». Autre source de racket: les véhicules des passagers de tout véhicule sont soumis aux contrôles de leurs pièces d’identité, mais les chauffeurs doivent obligatoirement payer 1000 F. CFA ou plus à un groupe de militaires à part: «Tu sais comment ça se passe, non?»

Ce péage illégal est même exigé aux chauffeurs…de corbillards à Nganga Lingolo ! Ici, les corps qui doivent franchir le périmètre urbain sont même «soumis» au payement d’une taxe de 30 000 F. CFA. Nous avons transigé à 25 000 Francs pour nos deux parents. Vive les transactions flexibles!

©  La Semaine africaine (29/11).

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Violences sur des journalistes au Congo: indignation des avocats d’Okombi Salissa

Les avocats de l'ex-ministre et opposant André Okombi Salissa, inculpé depuis près d'un an pour atteinte à la sûreté de l'Etat, se disent indignés par l'interruption de leur conférence de presse avant même qu'elle ne débute jeudi 30 novembre. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 1er décembre, ils dénoncent «des violences inacceptables dans un Etat de droit»

Journalistes molestés, pneus de voitures crevés... pour les avocats d'André Okombi Salissa il y a eu jeudi 29 novembre une volonté claire de museler la défense et la presse. Rappelons que des hommes en civil se présentant comme membres des forces de l’ordre ont investi les lieux -une salle privée- où des journalistes avaient été appelés pour une conférence de presse des avocats de l'opposant. Ils s’en sont pris à plusieurs journalistes, dont le correspondant de RFI et de l’AFP qui a été molesté et a vu son matériel et son téléphone confisqués. RFI et l’AFP ont protesté contre ces violences commises contre leur journaliste et ont exigé la restitution de son matériel.

« On nous a empêchés d’exercer un droit constitutionnel ! C’est une attitude qui viole les libertés individuelles, qui viole les droits fondamentaux, qui viole la liberté d’expression ! », s'indigne Maître Yvon Eric Ibouanga, avocat d'André Okombi Salissa, interrogé par RFI.

Le porte-parole du gouvernement congolais a fermement condamné l'agression des journalistes mais, selon lui, si les avocats avaient prévenu la police de leur conférence de presse, l'incident n'aurait pas eu lieu.

Que cherchaient précisément les hommes armés qui ont empêché la rencontre entre journalistes et avocats ? Maître Ibouanga n'a pas la preuve qu'on voulait nuire à son client mais il dénonce en revanche une campagne de dénigrement orchestrée contre lui. « Sur les plateaux des télévisions nationales et même internationales, il y a des gens qui tiennent des propos violant les intérêts de notre client, monsieur Okombi Salissa. Nous estimons que ses droits ne sont pas respectés et que la détention dont il fait l’objet à ce jour ne repose plus sur aucune base légale », ajoute l'avocat.

Selon le porte-parole du gouvernement, la police a ouvert une enquête pour savoir qui sont les hommes armés qui ont attaqué le lieu de conférence de presse.

© RFI (2/12)

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