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Présidentielle 2021 : Mathias Dzon veut manger du Sassou

politique
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Mathias Dzon réussira-t-il là où Jean Marie Mokoko a été stoppé net ?

La folie, disait Albert Einstein, c'est de toujours vouloir faire la même chose et de s'attendre à des résultats différents.

Mathias Dzon est candidat à la présidentielle en 2021. Il dit qu'il va gagner, ce qui est bien vrai, car même une mouche contre Sassou l'emporterait haut la main, au regard du ras-le-bol des Congolais, réduits au rang de pauvres esclaves par 40 ans du règne sans partage de Sassou et son clan. Un régime autocratique et criminel dont les Congolais rêvent de voir tourner la page, mais pris dans une nasse, ne savent comment s’en débarrasser.

Avant de s’engager dans cette rocambolesque aventure où l’on sait que pour déboulonner un autocrate en place, tout se décide à l’Elysée, comme tout récemment en Côte d’Ivoire avec le soutien d’Emmanuel Macron à Ouattara dans son 3ème mandat illégal contesté par les Ivoiriens, Dzon a-t-il eu le soutien du locataire de l’Elysée et des gros bras du pouvoir Sassou ? De Ndénguet, Okoi, Olessongo et autres officiers et généraux du régime, nommés complaisamment pour noyauter et verrouiller le système ? Dzon s'est-il assuré du soutien sans faille des milices du pouvoir, des ex et actuels Cobras ? Dzon a-t-il derrière lui, une armée républicaine qui ferait respecter le verdict des urnes ou s'est-il enfin rassuré que chez lui était une forteresse imprenable où les gros bras de Sassou ne déposeraient pas des armes la nuit pour le faire condamner devant les caméras d'Oko Ngakala, et devant la cour martiale des sieurs Christian Oba et Oniangué ou autres juges de Sassou, à 20 ans de taule pour atteinte à la sûreté de l'état ? Vingt ans, c’est le tarif maison contre tous ceux qui ont osé dans l’urne faire mordre la poussière au dictateur congolais.

En 2016, Jean Marie Mokoko était un de ceux qui étaient qualifiés au second tour. L'histoire sait comment tout cela a fini. Sassou est passé outre. Après son hold-up électoral, comme il en a l'habitude, Sassou n’a pas hésité à jeter Mokoko en prison où il y croupit toujours.

Si le développement d’un pays dépendait du nombre de dialogues, le Congo serait le premier pays développé du continent. En près de 40 ans, combien le vieux dictateur Sassou en a-t-il organisé, ces messes inutiles rassemblant ses courtisans et quelques corrompus triés sur le volet grassement payés par le tyran pour jouer leur petit numéro ? Une flopée.

Pour mémoire, il y a eu :

Ouesso : 2017 (une fuite en avant).  

Sibiti : Du 13 au 17 Juillet 2015 (une fuite en avant)

Dolisie : Du 13 au 17 Juillet 2013 (une fuite en avant)

Ewo : Du 15 au 17 Décembre 2011 (une fuite en avant)

Brazzaville : Du 14 au 17 Avril 2009 (une fuite en avant)

On ne change pas les méthodes qui ont fait leurs preuves dans la conservation du pouvoir. Fidèle à lui-même, à 4 mois de ce qui tient lieu de présidentielle, Sassou convoque un énième dialogue à Madingou. Et ce n’est pas un hasard. C’est clair, l’homme n’entend pas lâcher prise.

Je peux me lancer avec la certitude de ne pas me tromper. Comme dans le passé, Madingou ne changera rien. La situation dans ce pays, tout le monde la connait. Pour redresser ce pays, pour le remettre sur les rails, il faut quelqu’un d’un caractère résolu, tel un bon militaire bien formé et intègre, un homme de poigne, comme l'avait fait l'ancien président ghanéen, Jerry Rawlings au Ghana, qui vient de nous quitter.

En parlant de militaire, je ne pense même pas à quelqu'un qui sortirait des rangs de colonels ou généraux de Sassou, souvent des incultes, nommés pour pérenniser le régime Sassou. Quand je vois tous ces civils se bousculer pour être candidat, j'en rigole. D'ailleurs, ils sont candidats à quoi ? Vous croyez que là où il est, Sassou battu aux élections, lâchera le pouvoir ? Ce n'est pas possible, avec tout ce qu'il a fait, et il le sait. On l'a vu en 2016.

Je réitère, persiste et signe : la situation dans ce pays est militaire. Elle ne passe ni par les élections, qui sont d'ailleurs une tromperie depuis toujours, ni par les dialogues de Sassou, une fuite en avant pour s’accrocher au pouvoir et retarder l'échéance. Celui qui aurait pu remettre l'ordre dans ce pays, vous le savez, est derrière les barreaux. Mais je peux toujours me tromper. Un civil ? Celui-là sera sacrifié comme l'a été Marien Ngouabi.

Jean Claude Nzolani

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