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LE MCDDI officialise son Non au changement de constitution

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Lors du premier congrès extraordinaire de son existence, lequel a clôturé ses travaux ce samedi 4 avril à Brazzaville, le MCDDI, deuxième force de la majorité après le Parti congolais du travail (PCT) en termes d'élus et de représentation au gouvernement, a officialisé son opposition à un changement de constitution et annoncé que ce parti présentera un candidat à la présidentielle de 2016.

Les 1250 militants présents dans la grande salle du palais des congrès auxquels s’étaient joints des représentants des partis de la majorité et de l’opposition ont écouté dans l’effervescence le rapport adopté à l’issue des travaux.

Guy Brice Parfait Kolelas, secrétaire général du MCDDI, avait auparavant dressé le bilan de l’alliance MCDDI-PCT, indiquant les raisons de la crise de confiance née entre les deux partis. Ainsi a-t-il pointé le « non-respect des accords politiques, le non-respect des consensus politiques, la mauvaise gouvernance électorale, les frustrations des uns et des autres, privés des victoires politiques perdues suite à des manœuvres politiciennes, le divorce entre une population désabusée, qui déserte les urnes et une classe politique qui pour seul argument distribue à tout va des billets de banque pour asseoir une corruption qui gangrène le tissu politique national ».

A propos de la constitution, il a noté qu’ « en 1997, le débat sur la constitution avait fait basculer le Congo dans une nuit de violences sans fin ; des frères se dressaient contre des frères, des fils violentaient leurs parents. En scrutant l’horizon, les mêmes signes, évitables cependant, semblent aujourd'hui se dessiner à nouveau » et que « c'est le lieu et le moment de nous parler, de nous dire la vérité, celle du cœur, et non celle du ventre, ou celle commandée par la peur de décevoir, car le principal enjeu, ici, c'est le Congo [car] « c'est notre Jeune démocratie qui, une fois de plus, comme en 1997, semble être secouée par une crise politique artificielle ».

C'est ainsi qu'il a prôné « le respect des textes de la république ; des textes acceptés par nous-mêmes ; que nous ne voulons pas appliquer, mais que déjà on veut changer ».

 

En plus du « non au changement » de constitution, le congrès a recommandé que le MCDDI «  élargisse ses alliances politiques », histoire d’  « œuvrer pour une gouvernance électorale crédible ». C’est pourquoi un appel a été lancé pour la « réunion autour d’une convention » des partis et associations qui partagent avec le MCDDI ces idées, une façon d'ouvrir la voie à une éventuelle adhésion au FROCAD, le regroupement des partis opposés aux projets du PCT et donc de Sassou.

Parfait Kolélas a également lancé un appel au soutien par le PCT à un candidat du MCDDI à la présidence de la République en 2016 ainsi qu'à l’instauration au Congo d’une commission « Réconciliation, vérité, justice et paix ».

Notre commentaire

Le roi est nu. Après la défection du MCDDI, de Martin Mbemba, de Claudine Munari, d'Okombi Salissa, du RDD de Yhombi et probablement du RDPS...  Sassou se retrouve isolé pour son projet de changement de constitution. Aujourd'hui le dictateur ne peut plus compter que sur son neveu Willy Nguesso (à travers son Club 2002 PUR) et sur les nombreuses associations et groupuscules qu'il  crée et finance à tour de bras, histoire de faire nombre. Mais, nous dit-on (" La Lettre du Continent " du 1/4), pour affaiblir le MCDDI dans le département du Pool, il paraît qu'il compte sur son fidèle (mais néanmoins, "tocard", selon les mauvaises langues) Hellot Mampouya et sur Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, comme autant de chevaux de Troie (1).

La corruption à grande échelle, le coup d'Etat, l'intimidation et la violence, voilà les dernières armes dont dispose encore Sassou pour concrétiser sa volonté de mourir au pouvoir. Nul ne doute qu'il s'en servira.

(1) A noter également que, selon notre confrère « La Lettre du continent » ((1/4), Charles Zacharie Bowao préparerait la sortie d’un livre fumant sur le régime de Sassou dont le titre serait : La tragédie du pouvoir, une psychanalyse du slogan politique. Il y serait question des contradictions entre les engagements, le discours de Sassou et sa pratique du pouvoir notamment sur le sujet de la longévité au pouvoir.

 

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Entcha Ebia met les pieds dans le plat

On peut trouver des défauts à M. Gabriel Entchia, sauf celui de ne pas parler clairement, de biaiser. Aussi bien lors de son passage au ministère de la Justice qu'à celui de la Fonction publique, Entcha a appelé... un chat, un chat. La langue de bois, le camarade-membre l'abhorre.

Sa dernière sortie, il l'a couchée dans un livre, sorte de lettre ouverte intitulée « Le moment de choisir : la parole au peuple souverain » publiée aux Éditions Hémar, dans la Collection « Libre propos ».

Les circonlucutions de Pierre Ngolo et de Sassou présentant leur projet de changer la constitution comme une simple nécessité d'améliorer ce texte ? Que nenni : « Il faut poser le problème sans ambiguïté et dans des termes simples de telle sorte que chaque citoyen puisse comprendre, prendre position, et décider. Il s'agit de permettre au président Denis Sassou N'Guesso de continuer l'œuvre d'édification du Congo qu'il a commencée et dont les réalisations sont visibles ». Et pan sur le bec !

Entcha Ebia, aujourd'hui ambassadeur du Congo en Centrafrique dévoile donc le pot aux roses, que tout le monde avait bien vu du reste. Il s'agit donc bien de permettre à Sassou de mourir au pouvoir en changeant la constitution. C'est bien de cela qu'il s'agit et pas d'autre chose. Mais cela vaut mieux en le disant.

Et l'opposition, celle de Tsaty Mabiala et ses amis par exemple, qui veulent revenir aux affaires. Entcha Ebia les habille également pour la saison sèche.

« Arrêtez vos logorrhées ! On vous connaît. Le peuple n'a pas oublié le temps où vous transformiez vos maisons en banque. Demain, une fois que vous seriez hissés à la magistrature suprême, le Trésor public élira domicile dans vos maisons. Tous les petits du coin envahiront la fonction publique sous le couvert de décisionnaires, comme par le passé. Nous aussi, nous connaissons vos méthodes, assises essentiellement sur le tribalisme. Alors ça suffit ! ».

Après avoir dévoilé le contenu des calebasses, l'insolent s'abrite tout de même, en ouvrant son parapluie.

« En écrivant ces lignes, nous avons agi avec suffisamment d'audace. Nous heurterons certainement beaucoup de susceptibilités... Peu importe ! ».

Fermez le ban !

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