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Campagne de terreur de la police à Pointe-Noire

politique
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Le clan au pouvoir au Congo n'a toujours pas digéré le succès du meeting de l'opposition le 3 mai dernier à Pointe-Noire. Sous couvert d'une opération de contrôle des étrangers  Ndengué, directeur de la police nationale s'est déplacé en personne dans la ville économique avec force renforts pour intimider la population de Pointe-Noire, pouchassant y compris de vendeurs de CD. " La CDJP et la RPDH jugent inacceptables de faire venir de Brazzaville des éléments de la Police Nationale pour exécuter une opération de contrôle des ressortissants étrangers alors que la ville de Pointe Noire est bel et bien pourvue d’unités de Police compétentes à même de mener une simple opération de contrôle d'identité ", écrivent les ONG des droits de l'Homme, lesquelles ajoutent : " Ce déploiement viendrait-il corroborer l’opinion selon laquelle cette forte présence policière viserait à conditionner les populations de cette ville suite au précédent meeting de l’opposition, qui a occasionné une forte mobilisation populaire autour du non au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 ? "

Lire à ce sujet ci-dessous un extrait du communiqué de la Commission diocésaine Justice et Paix et de la RPDH.

Campagne de terreur des services de Police en République du Congo
Arrestations arbitraires de jeunes et lancement sur fond d’intimidations de l’opération Mbata ya Ba kolo à Pointe-Noire

I.Contexte

La Commission Diocésaine Justice & Paix (CDJP) et la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) et se réjouissent de la libération le 27 avril 2015 par les services de police de Pointe-Noire, des huit (08) jeunes incarcérés plus d’une semaine durant, dans le cadre de la vente de CD taxés de subversifs par les autorités policières du département de Pointe-Noire. Les deux organisations demeurent toutefois consternées par la poursuite de cette campagne d’arrestations arbitraires des vendeurs de CD au grand marché de Pointe-Noire, CD portant, cette fois, sur le meeting tenu par l’opposition le dimanche 3 mai 2015 au rond-point Lumumba.

De même, levendredi 08 mai 2015, les populations de Pointe Noire ont été stupéfaites face au déploiement sur  les artères de la ville d’un important arsenal policier destiné, en principe à la répression des émeutes. L’opinion s’est ensuite rendue compte que cet arsenal policier à bord duquel se trouvaient des éléments de la Police Nationale, venus de Brazzaville, était destiné àl’exécution de l’opération de Police dénommée Mbata ya bakolo. Ainsi, depuis le 14 mai 2015, date du lancement officiel de ladite opération, les ressortissants étrangers en situation irrégulière font l’objet d’une véritable chasse à l’Homme de la part des policiers. Ce faisant, plusieurs exactions, voire atteintes aux droits de l'Homme sont signalées. Ces actes, contraires aux règles et principes d’un Etat de droit, se caractérisent notamment par des intimidations et menaces, des violences, des traitements inhumains et dégradants ainsi que des arrestations arbitraires.

 II. Des arrestations arbitraires :

NGOUBILI Luc, de nationalité congolaise et vendeur de CD au grand marché de Pointe-Noire, a été interpellé par la police et placé en détention le mardi 12 avril 2015au Commissariat du 1erArrondissement de la ville de Pointe-Noire, Emery Patrice LUMUMBA, pour vente de CD sur le meeting de l’opposition du 3 mai 2015 à Pointe-Noire.Le détenu n’a accès à aucune alimentation depuis son interpellation, et fait l’objet de battues régulières de la part de ses codétenus, sous le regard indifférent des policiers.

MILANDOU Clève, vendeur de CD au grand marché âgé de 22 ans,a vu son matériel confisqué par la police ce même 12 avril 2015, au motif de vente de CD à caractère politique, pouvant inciter à la révolte.

KONDE Tony, âgé de 25 ans et vendeur de CD, est porté disparu depuis le 12 avril. Depuis l’interpellation du premier cité et la saisie du matériel du second, la famille du troisième est sans nouvelles de lui. Les cas susmentionnés ne sauraient être exhaustifs, dans un contexte où la police pourchasse littéralement tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, relaient le meeting de l’opposition. Les deux organisations ne s’expliquent pas ces pratiques d’une autre époque car dans toute démocratie, la force publique se veut républicaine et apolitique ; ainsi elle ne peut en aucun cas s’impliquer dans les affaires politiques et réprimer systématiquement tous les courants susceptibles ou non d’être opposés à la majorité.De plus, la liberté d’expression est garantie et la censure totalement prohibée, à travers notamment l’article 19 de la Constitution du 20 Janvier 2002, ce qui implique la liberté pour ces jeunes de vendre et diffuser des Cd de leur choix, étant donné que le meeting dont il s’agit a été par dessus tout public.

La CDJP et la RPDH sont d’autant plus scandalisées que de tels actes surviennent quelques semaines seulement après la relaxe de jeunes arbitrairement détenus dans une affaire similaire et le décès de trois personnes dans les geôles des suites de mauvais traitements à Pointe-Noire (1), faits pour lesquels aucune réponse adéquate n’a encore été apportée à ce jour. 

Lire la totalité du communiqué

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