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Coup d'Etat au Burkina ou les ultimes soubresauts du RSP

politique
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En Afrique, beaucoup se demandent toujours à quoi servent les armées sur le continent. La prise d’otage effectuée depuis hier par le régiment de la sécurité présidentielle (RSP) au Burkina Faso vient de démontrer que cette interrogation est légitime et reste plus que jamais d’actualité.

De fait voilà un régiment créé par l’ex-président Blaise Compaoré. Une armée dans une armée, mieux traitée, mieux équipée que le reste de l’armée, avec comme principale mission d'assurer la sécurité du chef de l’Etat. Comme hier le GAP au Congo ou la DSP de Mobutu.

Après la chute du « beau Blaise », l’ordre des choses eut été qu’on  désamorçat cette bombe à retardement, bref qu’on dissolve ce corps qui dès lors ne servait plus à rien, mais au contraire constituait une inutile et coûteuse menace contre les institutions. Cette réflexion a justement été celle de la commission de réconciliation dans un rapport rendu public ces derniers jours.

Mais les soldats du RSP tiennent à la conservation de leurs privilèges. Et c’est au nom de leurs seuls intérêts qu’ils ont surgi hier en plein conseil de ministres, prenant en otage Michel Kafando, président de transition, et son Premier ministre Zida. Dans leur fuite en avant, les putschistes ont même annoncé ce jeudi matin la démission du président, du parlement et du gouvernement, puis la mise en place d'un Conseil national pour la démocratie (sic), présidé par le général Gilbert Diendéré, un homme lige de Blaise Compaoré, tout en promettant des " élections inclusives "...

Le timing du RSP n’est pas anodin. Dans moins d’un mois a lieu l’élection présidentielle au Burkina. Une élection à laquelle les anciens soutiens de Compaoré ont été écartés. Tout porte donc à croire qu’il s’agit là des derniers  mouvements d’humeur de soldats aux abois et désemparés qui veulent sinon restaurer l’ancien régime du moins inquiets pour leur avenir.

Cet acte de banditisme, ce coup de force de ces soldats égarés, lequel est d’ores et déjà condamné par l’opinion internationale a peu de chance de prospérer à moyen terme. Ne fut-ce que parce qu’il manque de soutien populaire (le principal syndicat de travailleurs du pays a par exemple déjà appelé à la grève générale, sans compter le vaillant peuple burkinabé qui n'entend pas se faire voler sa victoire) et que le Burkina constitue aux yeux de l’opinion internationale le symbole de la reprise en main par les peuples africains de leur destin. Des soldats marchant à contre-courant et qui n’ont rien compris au sens de l’histoire, il en reste encore, hélas, un certain nombre sur le continent africain. La responsabilité de la jeunesse, notre responsabilité, c’est de les éradiquer sans faiblesse.

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