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Pourquoi le combat des Burkinabé est aussi le nôtre

Une armée Burkinabé au service du peuple

politique
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Le Congo n’est pas le Burkina et vice versa, entend-on souvent dire, en haut lieu. C’est vrai. Mais, ce qui se passe au Burkina, nous concerne à double titre.

A l’origine, deux dictateurs aux mœurs identiques, assoiffés de pouvoir, arrivés aux affaires avec des cadavres dans leurs placards, et à qui certaines langues de vipère, imputent l’assassinat du président Marien Ngouabi pour l’un et de Thomas Sankara pour l’autre, pour ne citer que les plus connus. Ironie de l’histoire, c’est à leurs victimes-bienfaitrices que ces dictateurs doivent tout, mais ils n’ont eu aucun scrupule de leur infliger un destin si atroce. Cela en dit long sur les personnages.

les forces armées convergent vers Ouagadougou dans le but de désarmer le (RSP)

Mais, ce n’est pas tout. Après 27 ans au pouvoir, Blaise Compaoré a voulu changer la constitution qui lui interdisait de briguer un nouveau mandat. On sait comment il a fini. Dans quelques jours, c’est le Congo de Sassou Nguesso, déjà en ébullition, qui emboitera le pas, lorsque ce dernier annoncera son référendum pour changer lui aussi sa constitution qui lui barre la route pour un énième mandat, après 32 ans au pouvoir.

Deux pays, deux peuples, mais une même tragédie politique. Sassou et Compaoré sont la pire des choses qui nous soit arrivée. Les Burkinabé comme les Congolais veulent tourner la page de cette Afrique qui fait honte. Celle des dictatures qui rime avec gestion clanique et conduit inéluctablement à la pauvreté, celle du pouvoir à vie, des crimes impunis, où les putschs seraient le moyen d’arriver au pouvoir. Nos frères Burkinabé aspirent à une Afrique juste et démocratique débarrassée de ses vieux démons et de ses vieux dictateurs ringards issus des comptoirs coloniaux et qui ne pensent qu’à eux et à leurs obligés. Une Afrique où chaque citoyen serait libre de son choix, gage d’alternance politique et du vrai développement. Voilà pourquoi le combat des Burkinabé est aussi le nôtre.

Les dictateurs ont une tare. Ils sont teigneux et n’abdiquent jamais. Laissés libres, après leur chute, ils sont et restent un véritable poison pour nos pays qui aspirent à la démocratie. Comme Sassou, hier, revenu au pouvoir en 1997, par la force des armes, après avoir été congédié par le verdict des urnes, 5 ans auparavant. Ou Compaoré, aujourd’hui, chassé du pouvoir comme un malfrat et dont les velléités de revenir aux affaires sont restées intactes, sinon vivaces. Lui, en liberté, le Burkina sera un pays instable. Les derniers événements dans ce pays en sont la preuve. C’était sans compter avec la mobilisation du peuple burkinabé.                                                                                                                                            

D’après certaines indiscrétions, le coup d’Etat militaire au Burkina serait parti de Brazzaville. Quoi que dise le général putschiste et l’homme fort du Burkina, il est clair que Compaoré, qui n’aurait jamais digéré son éviction, aurait continué à tirer les ficelles en coulisses et serait resté très actif, comme nous le rapporte la Lettre du Continent N°713 du 16 septembre 2015. On apprend donc que ce dernier a séjourné au Congo le 28 Août et partagé un mets avec un des neveux de l’autocrate congolais (Jean Dominique Okemba). Autre curiosité, l’ex président burkinabé aurait été vu mercredi à Brazzaville, le jour même du putsch (RFI, à 9h50).

Aujourd’hui, c’est donc cette triste réalité qui se rappelle à nous et nous appelle à des vraies réponses. Celles du sort à réserver à nos vieux dictateurs déchus, mais prêts à tout, quitte à enjamber de nombreux cadavres pour satisfaire leurs vieux fantasmes.

Les temps ont changé. Sauf eux. Si les Congolais venaient à tourner la page Sassou, aussi longtemps que ces vermines seront en liberté, et leurs bras armés opérationnels (RSP au Burkina, police politique de Sassou au Congo) nos pays ne seront jamais en paix et l'histoire bégayera.

Si l'Afrique veut  se donner une chance et tourner définitivement la page, il n'y a pas mille solutions. Le cas du Bénin avec Mathieu Kérékou, reste une exception. En leur temps, la Côte-d’Ivoire et le Libéria avaient opté pour une solution radicale. Scellant définitivement et respectivement le sort du général Robert Gueï, et de Samuel Doe. Depuis, on n’en a plus jamais entendu parler. Faut-il vraiment en arriver là ?

La plume libre !

Diaz Mahindou

 

Arme Burkina

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Divers

Sassou, le payeur de compliment

Médiapart écrivait il y a peu que Sassou avait voulu la présence de l’ancien président américain Clinton auForum Forbes Africa, organisé à Brazzaville par Lucien Ebata. Le secrétariat d’Etat américain s’était opposé au déplacement de Clinton malgré l’insistance de ce dernier.

Selon Médiapart « Dans le contrat que Lucien Ebata avait proposé à  Harry Walker (http://www.harrywalker.com/) l’agent de Bill Clinton, figurait l’article : « Demande spéciale : comme vous le verrez dans l’agenda ci-dessus, ils veulent faire un compliment au Chef de l’Etat. Ils nous ont dit que c’était une partie obligatoire de l’offre. ».

Ces derniers jours, visiblement, un contrat similaire a dû être signé entre la présidence du Congo et le roi Pelé. En effet, le site officiel du palais de Mpila rapporte que le meilleur footballeur de tous les temps aurait écrit le message suivant à Sassou, qu’il ne connaît pourtant ni de père ni de mère :

« Je tiens à remercier et faire une accolade très forte et particulière à ce grand leader et hôte qui, avec une grande détermination, a apporté au Congo le plus grand événement sportif sur le continent africain en tout temps (…) Je vous remercie, Monsieur le Président Denis Sassou N’Guesso, un grand ami du sport et de la jeunesse africaine. Vous êtes un homme de vision, un Grand Homme d’Etat, reconnu comme le Grand messager de la paix (…) Enfin, mon remerciement fraternel à tous les Congolais qui ont reçu affectueusement nos frères africains et maintenant à la fin des jeux, gagnent un ensemble de stades et des équipements sportifs uniques dans toute l’Afrique. Merci beaucoup ».

Notre commentaire

Pelé est un redoutable homme d’affaires qui, plus de 40 ans après qu’il ait raccroché les crampons, gagne toujours presque autant que les footballeurs actuels les mieux payés. Sassou a-t-il payé pour avoir un " compliment " ? Mystère.

On le voit, faute d’avoir eu le pape François à Brazza, Sassou fait feu de tout bois.


 

Sassou cache ses mauvaises fréquentations

Lu dans « Jeune Afrique »

L'« information » a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, mais elle était fausse. Blaise Compaoré, l'ancien président burkinabè, n'était pas à Brazzaville les 16 et 17 septembre, au moment du coup d'État du général Diendéré, mais à Rabat.

« Blaise » a donc suivi les péripéties du putsch depuis le Maroc – qui a été l’un des premiers pays africains à le condamner. Reste que si la rumeur a fait florès, c’est parce que Compaoré s’est déjà rendu au Congo à deux reprises depuis sa chute. Le président Denis Sassou Nguesso (DSN), avec qui il a toujours entretenu de bonnes relations, n’est en effet pas homme à renier ses amitiés lorsqu’elles ne sont plus politiquement correctes.

Notre commentaire

Sassou ne renie peut-être pas ses amitiés, mais il les cache. Et s’il ne renie pas ses amitiés, doit-on penser qu’il est derrière l’opération de Diendéré au Burkina ? En tout cas, lui qui est si prompt à réclamer qu’on lui envoie des migrants pour peupler sa contrée d'Oyo, est bien silencieux sur le coup d’Etat au Burkina, là où par exemple un Idriss Deby a demandé aux putschistes de rentrer dans les casernes. 

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