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L’éléphant est touché mais il ne s’est pas encore effondré

politique
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A quelques heures de la proclamation des résultats de la présidentielle qui s’est tenue avant-hier 20 mars, une grande partie de la population congolaise croit que l’éléphant Sassou s’est sinon déjà effondré, du mois a-t-il été mortellement touché et qu’il ne suffit plus que de le pister, comme le feraient les pygmées dans la brousse. N'empêche la CENI à la solde du pouvoir doit annoncer la victoire de Sassou au premier tour ce mardi 22 mars dans la journée. D'ores et déjà " Jeune Afrique " annonce que Sassou a gagné avec 61,4% de voix, selon " les premières tendances "...

Tribune libre

L’image de l’éléphant touché et saignant, on la doit encore une fois à Bernard Kolelas. Il l’utilisa lors de sa qualification pour le second tour de l’élection présidentielle de 1992. Il assimila alors le pouvoir qu’il rêvait de conquérir à un éléphant qu’il venait de toucher, mais qui ne s’était pas encore effondré. 

L’histoire nous apprend que l’animal échappa au fondateur du MCDDI, puisque Lissouba l’emporta au second tour.

Ironie du sort, l’emblème de Sassou aujourd’hui n’est pas la faucille et le marteau du PCT, mais… l’éléphant. Et le moins que l’on puisse dire, à quelques heures de la proclamation des résultats de la présidentielle qui s’est tenue avant-hier 20 mars, c’est qu’une grande partie de la population congolaise croit que l’éléphant Sassou s’est sinon déjà effondré, du mois a-t-il été mortellement touché et qu’il ne suffit plus que de le pister, comme le feraient les pygmées dans la brousse.

Ainsi dit-on que Mokoko serait en tête du scrutin, suivi de Parfait Kolélas et d’Okombi Salissa, Sassou ne pointant qu’en quatrième et éliminatoire position.

L’éléphant est peut être touché, mais il ne s’est pas encore effondré. Pire, il peut même nous échapper !

Moins prosaïquement, disons-le tout net : si l’élection était démocratique et transparente dans notre pays, c’est-à-dire organisée de la même façon qu’en 1992, le dictateur infatigable ne pourrait en aucune façon l’emporter, au regard de son impopularité. Seulement aujourd’hui, c’est lui qui est à la tête de l’Etat et il dispose d’un appareil sécuritaire et de fraude important. On l’a vu le 20 octobre dernier quand on a découvert qu’il pouvait utiliser des hélicoptères pour répandre des gaz lacrymogènes sur la populations ou, pire, tirer et tuer des jeunes manifestant pacifiquement.

Histoire de dire que disposant de la force publique et au vu du nombre de cadavres qu’il a dans son placard, Sassou ne peut que s’enfoncer dans une logique suicidaire d’  « après moi le déluge ». En clair, et contre toute évidence, il n’aura pas d’autre choix que de se proclamer vainqueur au premier tour de l’élection, quels que soient les résultats sortis des urnes. Les intérêts du cartel d’Oyo à préserver sont trop importants et autour de lui, des faucons comme Jean François Ndengué et bien d’autres n’hésiteront pas d'opter pour la politique de la terre brûlée, s’il leur était donné de choisir entre le pouvoir et la vie de leurs compatriotes.

Dans ces conditions, que  peut faire l’opposition ? Humilier l’animal en proclamant des résultats qui l’élimineraient dès le premier tour, ou négocier de sorte d’épargner des vies humaines ? Certains rétorqueront que pour négocier, il faut être deux, et il n’est pas certain que du côté du pouvoir en place on en ait la volonté. C’est là que l’armée pourrait avoir un rôle à jouer et, de ce point de vue, l’opposant Mokoko, ancien chef d’état-major général doit démontrer qu’il a toujours de l’influence dans ce pays. Il lui appartiendrait de prendre place au centre du dispositif afin de créer un rapport des forces favorable au peuple, c’est-à-dire faire basculer la troupe du bon côté.

L’heure est grave dans le pays. Chacun a compris que le peuple, qui a soif de changement et refuse d’être à la traîne de l’histoire africaine, ne se laissera pas voler sa victoire. Puissent Sassou et son clan et l’ensemble des acteurs politiques de notre pays, dans un sursaut patriotique, comprendre qu’il convient d’éviter à la nation un énième épisode sanglant. Le peuple n’a déjà que trop souffert.

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Sassou fait feu de tout bois

Du côté du pouvoir, on fait feu de tout bois. La plupart des sites internet de la diaspora ont été piratés. Un journal panafricain des bords de Seine bien connu, qui perdrait gros dans la chute de Sassou, a d'ores et déjà annoncé une " tendance " qui donnerait Sassou " largement en tête " de l'élection, avec 61,4 % des suffrages exprimés. Le contraire eut surpris...

La Commission électorale à la solde du pouvoir devrait annoncer la victoire de Sassou au premier tour ce mardi 22 mars dans la journée.