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Les  bonnes volontés n’ont pas suffi à faire raisonner Sassou qui se croit en pays conquis. L’ « homme des masses », enfermé dans ses considérations stratosphériques coupées de la réalité, est plongé dans un autisme profond. Ayant constamment fait dans le mépris, Sassou et son clan ont perdu de vue le fait qu’un mandat d’Etat se termine.

La politique de la chaise vide ayant montré ses limites, Okombi Salissa, Pascal Tsaty Mabiala en attendant Parfait Kolelas, accompagneront Sassou dans la mascarade de la présidentielle du 20 mars prochain. Les masques tombent-ils ? En tout cas on assiste à un jeu pour le moins illisible de l’opposition congolaise vis-à-vis de Sassou Nguesso, le dictateur infatigable qui tient les rênes du pays depuis une trentaine d’années. 

L’opposition a accueilli froidement l’investiture du candidat du parti au pouvoir. « Nous sommes déçus et triste de voir que M. Sassou-Nguesso veut continuer sans respecter le droit », a déploré Clément Miérassa du Parti social-démocrate congolais (PSDC). « Il va à cette élection sans légitimité. Son message est clair : je suis arrivé au pouvoir par la force et j’y reste. »

Aujourd’hui dans notre pays, la grille salariale des fonctionnaires est connue de tous. Comment donc certains fonctionnaires arrivent-ils à construire des immeubles sans avoir contracté un crédit dans une banque locale ? Aucune enquête n’est diligentée. Tous nos compatriotes qui entreprennent des travaux savent que, si tous les jours vous n’êtes pas au chantier, les ouvriers s’organisent pour voler des sacs de ciment.

Au Congo-Brazzaville, l’exécutif a fait voter une loi électorale visant à semer des cailloux sur le chemin de la présidentielle du 20 mars 2016. Une réponse à une préoccupation majeure de Denis Sassou Nguesso dont la demande d’éliminer les concurrents politiques tient désormais lieu de feuille de route aux épigones du PCT.

La dernière réforme constitutionnelle qui vient de précipiter le pays dans l’espace des incertitudes, s’inscrit dans une logique de prédation. Cependant, éprouver le besoin d’organiser, fut-il, un simulacre d’élections, sur fond de répression, montre à bien des égards, la fébrilité de ce même régime. Au-delà des apparences, ces contours se sont contractés. Il y a quelques années, une simple allocution radiodiffusée lue par un griot du pouvoir ou un comité militaire aurait suffi pour valoir d’adoption d’une nouvelle Constitution.

Le roi de la magouille a annoncé la couleur. Son futur énième sacre, ça sera pour le 20 mars prochain, si d’ici là les Congolais ne réussissent pas à le chasser. Hypothèse burlesque. Peu probable donc dans le Congo de Sassou d’aujourd’hui, où depuis octobre dernier, les velléités opposées à son putsch constitutionnel ont été réprimées dans le sang, faisant de nombreux morts, et les opposants jetés en prison quand ils ne sont pas enlevés nuitamment par ses milices privées.

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