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Rafles policières à Brazzaville, Dieudonné Niangouna interdit de salles publiques

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Climat de terreur et d’insécurité. Tels sont les mots des militants des droits de l’homme au Congo-Brazzaville qui dénoncent des rafles policières dans les quartiers du sud de la capitale. Au moins une centaine de jeunes, et même davantage, auraient été arrêtés pour avoir milité contre la réforme de la Constitution, qui permet au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016.

Congo : rafles policières à Brazzaville

 

Au Congo-Brazzaville, au moins une centaine de jeunes auraient été arrêtés au cours des quatre derniers jours, selon des militants des droits de l’homme qui parlent d’intimidation avant la présidentielle de 2016. Mais la police dément ces allégations et invoque plutôt une simple opération contre la délinquance à l’approche des fêtes du Nouvel An.

Climat de terreur et d’insécurité. Tels sont les mots des militants des droits de l’homme au Congo-Brazzaville qui dénoncent des rafles policières dans les quartiers du sud de la capitale. Au moins une centaine de jeunes, et même davantage, auraient été arrêtés pour avoir milité contre la réforme de la Constitution, qui permet au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016.

Des arrestations arbitraires, dit le vice-président de la Commission nationale des droits de l’homme. « Ce sont des militants des partis politiques comme l’UDC et Frocad, ceux qui ont défendu l’ordre constitutionnel, ceux qui ont réclamé l’alternance démocratique en 2016, analyse Massengo Thiassé. C’est ceux-là qu’on est en train d’arrêter au fur et à mesure. Nous sommes là au service d’une police politique qui ne tient pas compte des principes démocratiques. »

C’est faux, réplique la police. Son porte-parole, Jules Monkala Tchoumou, parle plutôt d'une opération pour neutraliser des jeunes délinquants : « Parmi les priorités de cette opération, il y a effectivement la lutte contre cette forme émergente de criminalité qu’on appelle communément les "bébés noirs". Ils sont en train de s’attaquer violemment aux personnes. Il n’y a pas d’arrestations massives ou des violations des droits de l’homme. »

De nombreux policiers sont déployés à Brazzaville. Pour sa part, la police ne donne aucun bilan.

© RFI (23/12)

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Dieudonné Niangouna interdit de salles publiques

L'auteur dramatique, acteur et metteur en scène congolais s'est vu refuser l'accès à des établissements publics pour la tenue de son festival international de théâtre Mantsina sur Scène. Celui-ci s'est donc tenu dans la rue.

Dieudonné Niangouna se heurte au président congolais Denis Sassou-Nguesso. L'auteur dramatique, acteur et metteur en scène dénonce le pouvoir de l'homme politique qui dirige depuis 31 ans le Congo Brazzaville et qui vient de changer la constitution, après un référendum controversé, pour être réélu en 2016.

Une prise de position affirmée haut et fort dans une lettre ouverte, adressée début décembre au président, qui a remis en question la tenue du festival international de théâtre Mantsina sur Scène qu'il dirige. Sa 12e édition, qui se tient depuis le 10 décembre dans la capitale du pays, à Brazzaville, a ainsi été compromise par une interdiction de se produire dans les salles et établissements publics.

Rebaptisé Mantsina sur rue?

Mais «loin d'abdiquer devant la bêtise et l'arbitraire», le festival a résolu de se produire en-dehors des murs et d'investir les rues. «Un spectacle déambulatoire pour la plus grande joie des Congolais et un acte de résistance», lit-on dans un communiqué diffusé le 21 décembre. «Il faudrait peut-être à la suite de ce coup d'éclat rebaptiser le festival en Mantsina sur rue», s'interrogent d'ailleurs, non sans ironie, les organisateurs.

Jusqu'au 30 décembre, le festival Mantsina sur Scène rend hommage à Sony Labou Tansi, poète et écrivain congolais qui dirigea notamment la célèbre troupe de théâtre Rocadu Zulu, à Brazzaville. Des dizaines de représentations, performances et lectures en son honneur ou dédiées au théâtre au sens large ont donc été reprogrammées sur les places publiques, dans les jardins, les cours, les marchés... «Partout où grouille la vie», a déclaré Dieudonné Niangouna.

© Le Figaro (23/12)