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Réélection de Sassou-Nguesso: scepticisme et inquiétudes internationales

Congo B
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Au moment même ou Washington dénonce un processus électoral au Congo « défecteux », émaillé d'« irrégularités généralisées », et stigmatise la vague d'« arrestations d'opposants », au moment où l'Union européenne remet en cause la crédibilité du scrutin, l'UPADS de Tstay Mabiala, forte il est vrai de son piètre score lors de la présidentielle du 20 mars, dit avoir pris " acte des résultats publiés par cette haute institution " que serait la Cour constitutionnelle, sans même un mot pour les massacres du pouvoir dans le Pool... Une façon de reconnaître le hold-up de Sassou. Après négocations secrètes, Ndengué ayant vendu la mèche il y a quelques jours ?

Au moment même où le scepticisme règne dans la communauté internationale après le hold-up de Sassou (lire ci-dessous) le secrétariat national de l'UPADS, parti membre du FROCAD, a publié le 7 avril un communiqué dans lequel ce mouvement, qui fut naguère le plus important du pays, dit " prendre acte des résultats publiés par cette haute institution " que serait la Cour constitutionnelle. Sans même un mot pour les massacres du pouvoir dans le Pool. Une façon de reconnaître le hold-up de Sassou. Après négociations secrètes ? La question se pose, le général Ndengué ayant annoncé triomphalement ce ralliement depuis quelques jours. Cependant, qui écoute encore Tsaty Mabiala ? Son piètre résultat le 20 mars dernier montre que les électeurs du pays du Niari ne se reconnaissent nullement dans cette UPADS, telle qu'elle est dirigée. Pas dupes, ils ont voté majoritairement pour Mokoko et pour Okombi Salissa... Un vrai camouflet. Ceci explique-t-il cela ?

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RFI

Alors que certains chefs d'Etats Africains fraîchement réélus reçoivent des messages de félicitations, c'est plutôt le scepticisme et l'inquiétude qui dominent au sein de la communauté internationale, au lendemain de la réélection de Denis Sassou-Nguesso. Officiellement, il l'emporte dès le premier tour avec plus de 60% des suffrages. Mais l'opposition dénonce « un hold up électoral ». Et, coup sur coup, cette semaine, les Etats-Unis et l'Union européenne ont émis de sérieux doutes sur la crédibilité du scrutin.

Processus électoral « défecteux », « irrégularités généralisées », « arrestations d'opposants »... c'est un bilan consterné que les Etats-Unis dressent de la présidentielle au Congo. Washington s'inquiète aussi du « climat de peur » dans lequel s'est déroulée la validation du scrutin lundi, alors qu'à Brazzaville des milliers d'habitants fuyaient leur domicile après avoir été réveillés par des détonations d'armes lourdes.

Du côté de l'Union européenne (UE), ce n'est pas plus brillant: « Atteinte aux droits de l'homme, arrestations, et intimidations ». Il y a de quoi remettre en cause « la crédibilité du scrutin », tranche l'UE.

La France muette

Jusqu'à présent la France, elle, est restée muette. Mais discrétion n'interdit pas l'action explique-t-on en coulisses. En février 2016, Paris avait poussé l'Union européenne à ne pas envoyer d'observateurs pour superviser le scrutin.

Elle est aussi intervenu plusieurs fois pour empêcher l'arrestation du général Jean-Marie Michel Mokoko. Et ce n'est pas tout. De source proche des autorités, l'an dernier, après le référendum sur la constitution émaillé de violences, la France avait suspendu sa coopération avec les forces de l'ordre congolaises. A noter également, les récentes critiques du Parti socialiste qui, de bonne source, résument tout haut ce que l'Elysée pense tout bas.

©RFI