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Sassou aiguise la colère du peuple avec un nouveau scandale

Congo B
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Enfermé dans sa mégalomanie, le vieil autocrate congolais vit sa vie de dictateur chaque jour comme si c’en était le dernier. Luxe insolent, dépenses inconsidérées au mépris des souffrances des populations. L’objectif principal de Sassou est tristement singulier et égoïste : demeurer au pouvoir et y mourir, quoi qu’il arrive. A l’instar de Kurunziza au Burundi, ce énième mandat acquis en 2016 en versant, une fois de plus, le sang des congolais se révèle totalement stérile.

 sassou degage

On se demande, comment se fait-il que le pouvoir dictatorial de Sassou que l’on sait à bout de souffle ne s’écroule-t-il pas ? De scandale en scandale, Sassou a fait du Congo-Brazzaville, le cœur des ténèbres. A la cadence des guerres à répétition, les crimes succèdent aux crimes tandis que les scandales tressés et pétris avec de la corruption forment ensemble un chapelet interminable de misère. L’arbitraire règne là où devrait prévaloir l’Etat de droit.

Muselée, la justice congolaise git dans un indigénat folklorique où les coupables sont acquittés et les innocents condamnés. Qu’importe, sous ce régime où l’on vénère les criminels en tout genre pendant que l’on diabolise les saints (à quand le procès sur l’assassinat du Cardinal Emile Biayenda ?), les populations oppressées sont gourmandes des déboires du pouvoir, souhaitant en sourdine son effondrement.

Ayant perçu cette soif, le pouvoir sert à la population des sketchs ainsi que des intrigues fratricides préfabriqués au travers des réseaux sociaux. Il s’agit, en réalité, d’une subtile opération de communication visant à divertir les populations jusqu’à atteindre une hypothétique ivresse. Ainsi, espère-t-il, seront définitivement mises sous des boisseaux les révélations de la presse internationale.

Il n’est donc pas étonnant que la nasse de Sassou soit désespérément vide à ce jour. Ne serait-il pas lui-même le gros poisson qu’il cherche à attraper ?

L’homme qui pétrit les congolais dans le mensonge, depuis des décennies, connait bien la maxime qui dit que le boulanger ne paie pas son pain. Ainsi, prenant abusivement le Congo pour sa propriété, face à ses enfants, il donne le ton en matière de frime ostentatoire le « matalana » et de la dilapidation éhontée des richesses du pays.

En effet, après le luxueux voyage de Paris au bilan carbone insolent et anti écologique, pour parler climat, la république de St-Marin vient de récupérer à son profit, les quelques 19 millions d’euros sur les 69 millions de Sassou père cachés dans ses banques. Ce « pognon de dingue », comme dirait le Président français, Emmanuel Macron, permettait au clan Sassou de mener une vie de dingue.

Les frasques ainsi que le goût immodéré du luxe du président congolais n’ont pour rapport avec la population que l’appauvrissement continu du peuple congolais. L’homme est capable de faire de somptueux voyage blanc aux Etats-Unis, à la recherche de la notoriété. Son dernier voyage en France, aussi coûteux que scandaleux, a établi le record du billet d’avion le plus cher au monde, l’heure de vol étant de l’ordre de 64 000 €. L’entièreté du déplacement aura coûté une bagatelle de l’ordre de 500 000 €.

 

Paradoxalement, c’est au nom du climat que l’homme a engagé ses dépenses pharaoniques pendant que son pays connait une banqueroute. Dans la république de merde de Sassou, dixit le Président américain, qui du clan n’a pas volé ?

En charge de l’instruction du dossier dit des « biens mal acquis », la justice française a dans son collimateur six membres de la famille Sassou. Mis en examen pour « blanchiment de détournement des fonds publics » en France, ils échappent pourtant à la juridiction de leur pays spolié : Julienne Johnson alias joujou fille du président) et son mari Guy Johnson, Abdallah Denis Nguesso alias Dénidé, Wilfrid Nguesso alias willy ? Edgar Nguesso et sa mère Catherine Ignanga.

Manifestement les eaux dictatoriales sont bien poissonneuses. Mais, la nasse de Sassou a de gros trous.

inondation

Si la justice congolaise reste muette sur les scandales à répétions, les crimes de haute trahison et de génocide, la question des biens mal acquis ainsi que les frasques de Sassou font surface régulièrement par le biais de la presse internationale. Brazzaville ne s’embarrasse même plus d’ouvrir des enquêtes bidon pour organiser des procès bidons visant à dissimuler la vérité, comme naguère.

Les intouchables sont aujourd’hui si intouchables qu’ils narguent les populations au grand jour. La France de Macron leur ayant concédé quelques éléments de langage avec une fermeté somme toute relative et proche de la langue de bois sur les prisonniers politiques, Sassou et son clan continuent de dérouler allègrement leur agenda. Eux aussi « attendent des actes ».

Mal inspiré et totalement incapable de conduire le pays dans l’unité, l’homme a déversé les antivaleurs dans la république faisant de la corruption et du tribalisme les fondamentaux de son administration.

Nul ne doit toucher son maigre salaire avant le retour au pays de sa majesté, à chaque fois qu’il voyage (pour ceux qui le touchent encore). Des salaires impayés depuis des mois. Cela ne l’émeut point. Des pensions de retraite non versés depuis près de deux ans, l’économie du pays à la déroute et la grogne sociale sous la cocotte-minute, l’homme reste impassible à dessein.

En les précarisant ainsi chaque jour et en les rendant dépendant de son bon vouloir, l’homme s’érige en faiseur de pseudo joie et croit assujettir tout son peuple à jamais. Cependant, les révolutions trouvent généralement leur fondement dans l’oppression et l’accumulation des frustrations.

En effet, suite au décès de DJ Arafat, on pouvait, à Brazzaville et à Pointe-Noire, relever parmi les prières celle-ci qui en dit long :

Seigneur, nous aimions Michael Jackson, tu nous l’as pris.

Nous aimions papa Wemba, tu nous l’as pris.

Nous aimions DJ Arafat, tu nous l’as pris.

Seigneur, nous te rappelons que nous aimons aussi Sassou.

Amen

 

Ainsi va le Congo. Pris entre les incantations et les prières, les vœux et la colère, la gabegie et la misère, la couardise et la volonté de s’affranchir de ce joug, la fatalité et le refus de sombrer, le pays peine à conjurer son mauvais pas de l’histoire incarné par ce régime.

Il est une réelle attente dans le pays d’un exécutif ayant le souci de l’intérêt général et qui gouverne en toute transparence. Par conséquent, un gouvernement aux épithètes louangeuses à l’instar de celui que Clément Mouamba, premier ministre de Sassou, avait promis, suppose l’éviction de la dictature et donc la déposition de son président.

Mais pour cela, il est nécessaire que les congolais eux-mêmes dépassent le mythe d’insubmersibilité du pouvoir né des traumatismes des guerres à répétitions et fassent évoluer les esprits vers la nécessité de la conquête de leurs droits fondamentaux.

C’est dans ce pays que l’on a besoin des insoumis qui luttent pour un idéal commun  humaniste. L’immense défi qui se dresse devant eux exige des hommes de talents très éloignés du folklore ambiant.

Briser les chaines de la dictature qui les asphyxie afin d’installer un véritable gouvernement qui assure sa réelle mission, celle de la conduite de la politique d’une nation émancipée. C’est le sens de la lutte que doivent mener les congolais.

Au fond, il n’est qu’une seule action concrète que Sassou doit accomplir afin de se sortir de son tourbillon et d’espérer éviter la colère d’un peuple à bout de souffle ; c’est son effacement, et celui de son clan, à la tête de ce pays qu’il a ruiné.

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