26
Ven, Avr
0 Nouveaux articles

Les inepties trop cher payées de François Soudan

politique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Tribune libre

Dans sa longue et très documentée enquête parue début août, « Médiapart » dont on connaît le sérieux, rappelle les méthodes "journalistiques" de « Jeune Afrique » : soutien indéfectible aux dictateurs africains amis de la France... à condition de payer. Chantage, racisme et racket résument la ligne éditoriale de cet hebdomadaire qui vit depuis 50 ans grâce aux largesses arrachées aux tyrans en quête de publicité.

Ce n'est pas François Soudan qui nous démentira. A double titre d'ailleurs. Salarié de Ben Yahmed, il est rompu à l'art de cirer les pompes de tous les dictateurs qui payent cash. Mais à la différence de ses confrères, il est, lui, en plus, lié au clan au pouvoir au Congo par ses liens de parenté avec Jean-Pierre NONAULT, le grand ami de Sassou dont il a épousé la fille.

En véritable professionnel de l'information "objective", l'homme toujours prompt à trouver toutes les tares aux opposants au régime du PCT s'est toujours bien gardé  d'évoquer ces liens. C'est son droit, nous dira-t-on. Nous en convenons, même si ce mélange des genres ne fait pas honneur à la profession qu'il défend. Et  à l'occasion, dit-on, nègre de Sassou dont il aurait écrit les chefs-d'œuvre, François Soudan n'a que du mépris pour les hommes politiques congolais dont l'arrivée au pouvoir serait une menace pour ses propres intérêts. Mépris donc pour les opposants à ses clients dictateurs, comme le prouve le contrat de communication que son journal aurait signé avec le dictateur rwandais Paul Kagame (voir à ce sujet l'excellent article d'Emmanuel Neretse dans Echos d'Afrique), mais également pour les peuples africains considérés comme de parfaits demeurés qui ne comprennent rien à sa prostitution bien pensante.

Malheureusement pour lui, tout ce qu'il peut écrire pour honorer ses contrats de cirage de pompe n'a aucun effet sur ceux qui font l'histoire dans nos pays : les peuples africains, qui savent mieux que quiconque le lourd tribut qu'ils paient au maintien de dictateurs à la tête de nos nations.

Il se  moque des opposants au régime de Sassou qui n'ont pas de projet de société ni de programme de gouvernement. Soit. Mais qui connaît donc le programme de gouvernement de Sassou et son projet de société, si on exclut sa volonté de se maintenir au pouvoir jusqu'à sa mort ? C'est sûrement le grand et immense projet de sa vie du plus grand dictateur que le Congo aura connu, mais certainement pas le nôtre. C’est vrai il ya eu « sa nouvelle espérance » et « son chemin d’avenir », tout deux des coquilles vides pour enfumer les Congolais. Nous savons tous qu'à 72 ans, Sassou a son avenir derrière lui. Qu'apportera-t-il  à ce pays et aux Congolais pour le peu d'années qui lui reste à vivre qu'il n'a pas pu leur apporter en 32 ans au pouvoir ? Rien.  Le chômage ? Nous connaissons. La misère et la sous-alimentation ? Nous connaissons. L'insalubrité dans nos villes ? Nous connaissons. La faillite du système scolaire ? Nous connaissons. La corruption ? Nous connaissons. Le délabrement du système sanitaire ? Nous connaissons. La disparition des transports publics décents ? Nous connaissons. Le pillage des ressources naturelles par son clan ? Nous connaissons. La rareté de l'eau potable et de l'électricité ?  Nous connaissons. Le népotisme ? Nous connaissons. Son aptitude à voler au secours d'inamovibles voleurs que sont ses enfants, ses neveux, ses parents, ses généraux,  ses ministres ? Nous connaissons. Son incapacité à gouverner ? Nous connaissons. La perversion des mœurs ? Nous connaissons. L’achat des consciences ? Nous connaissons. Les crimes contre l’humanité ? Nous connaissons ? Les assassinats politiques ? Nous connaissons. La perversion des élites ? Nous connaissons. Le tribalisme ? Nous connaissons.

Sassou, c’est pour le Congo et les Congolais, 32 ans de descente continue aux enfers alors que le pays n'a jamais été aussi riche depuis son accession à l'indépendance.

Inutile donc de nous attarder davantage sur les inepties  d'un Soudan payé pour en débiter à la chaîne, sinon pour rappeler aux futurs dirigeants de notre pays la nécessité absolue de couper définitivement  les ponts avec ces sangsues qui se croient encore aux temps des colonies.

 Diaz Mahindou et Musi Kanda

BLOG COMMENTS POWERED BY DISQUS