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Pas de législatives sans " l'arrêt de la guerre dans le Pool "

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"Le Conseil fédéral refuse d’engager le peuple congolais dans une nouvelle forfaiture électorale et décide: pas d’élections (législatives et locales) au Congo sans l'arrêt de la guerre dans le Pool ; pas d’élections au Congo sans libération des prisonniers politiques’’,

Congo: l'opposition refuse des législatives sans "l'arrêt de la guerre dans le Pool"

AFP 29/05/17

Les principaux mouvements de l'opposition congolaise ont déclaré samedi s'opposer à la tenue des élections législatives programmées pour le 16 juillet sans un "arrêt de la guerre dans le Pool", région voisine de Brazzaville replongée dans les violences après la présidentielle anticipée de mars 2016.

"Le Conseil fédéral refuse d’engager le peuple congolais dans une nouvelle forfaiture électorale et décide: pas d’élections (législatives et locales) au Congo sans l'arrêt de la guerre dans le Pool ; pas d’élections au Congo sans libération des prisonniers politiques’’, a indiqué la Fédération, formée des trois principaux mouvements d'opposition, dans une déclaration.

La coalition est composée de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (Cj3m), du nom d’un ancien candidat à la présidentielle incarcéré depuis juin pour "atteinte à la sûreté intérieure de l’État".

"Nous empêcherons la tenue de ces élections par tous les moyens permis par la morale et la politique, autrement dit par l’éthique", a déclaré à l’AFP Charles Zacharie Bowao porte-parole de la Fédération, sans appeler à un boycottage.

"Les autorités nous font croire qu’il n’y a pas de crise dans le Pool, mais les faits (de cette crise) parlent d’eux-mêmes", a-t-il ajouté.

Théâtre de violents affrontements entre 1998 et 2003 ayant opposé l'armée et les milices Ninjas dirigées par le chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, le département du Pool est retombé dans la violence après la présidentielle du 20 mars 2016 remportée par le président Denis Sassou Nguesso (73 ans) dès le premier tour, mais contestée par l'opposition (...).

©AFP.

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Brève

Tableau des difficultés financières et sociales du Congo brossé dans une déclaration de Mathias DZON et le Collectif des partis de l’opposition 

(...) « Du fait de cette crise financière aiguë, non seulement les arriérés extérieurs et intérieurs s’accumulent, mais l’Etat n’est plus en mesure d’assurer les paiements courants. Le paiement des salaires des fonctionnaires est désormais fractionné. On paie les fonctionnaires des grandes villes comme Brazzaville et Pointe-Noire, mais, on ne paie pas dans le même temps, les fonctionnaires des autres localités. De même, on paie les salaires des fonctionnaires domiciliés dans telle ou telle banque, mais on ne paie pas dans le même temps, les salaires des fonctionnaires domiciliés dans les autres banques. La stratégie adoptée par le pouvoir consiste à faire croire à l’opinion nationale et internationale que malgré la crise, le gouvernement paie régulièrement les salaires de la fonction publique, ce, aux fins de conjurer toute velléité d’explosion sociale.

Les fonctionnaires et les agents relevant des budgets de transfert (Université Marien Ngouabi, CHU, Hôpitaux et Dispensaires, Municipalités) doivent désormais attendre dans le meilleur des cas, 15 à 20 jours après la paie des autres fonctionnaires, le paiement de leurs traitements. Plus grave, les travailleurs des municipalités n’ont pas été payés depuis 5 à 8 mois, selon les localités. Les retraités qui émargent à la CRF accusent aujourd’hui selon les cas, 4 à 5 mois d’arriérés de pension. Les étudiants de l’Université Marien Ngouabi n’ont touché aucun mois de bourse au titre de l’année universitaire 2016-2017, les deux trimestres de bourse déjà perçus cette année, ce, après deux mois de grève, étant des arriérés de l’année 2015-2016. Par ailleurs, alors que l’on s’achemine vers la fin de l’année académique 2016-2017, la commission nationale d’attribution de bourses au titre de cette année ne s’est pas encore réunie.

Dans le même ordre d’idées, les enseignants vacataires de l’Université Marien Ngouabi n’ont touché aucun centime au titre des charges horaires qu’ils ont assurées pour l’année académique 2016-2017. Pourtant, le contrat qu’ils ont signé avec l’Université dispose que leurs prestations doivent leur être payées à la fin de chaque semestre. Dans la même veine, les enseignants de rang magistral, admis à la retraite, mais retenus par l’Université pour encadrer les formations doctorales n’ont pas touché leurs indemnités mensuelles depuis 5 mois. On pourrait multiplier à l’envie les exemples des corps professionnels dont l’Etat congolais n’assure plus le paiement des prestations de service.

Parallèlement aux salaires, pensions, bourses et prestations de service à l’Etat non payés, les pénuries des produits courants se multiplient, générant une flambée des prix. Les produits alimentaires de base, les carburants (essence, gazoil, kérozène, pétrole lampant) et le gaz de cuisine sont désormais devenus comme l’eau et l’électricité, des denrées rares, voire très rares.

Chaque jour, la crise s’aggrave et s’élargit et le Congo s’enfonce davantage dans la détresse générale. Curieusement, face aux immenses défis financiers et sociaux auxquels le pays est confronté, le pouvoir ne prend aucune mesure sérieuse, même pour ce qui paraît à sa portée comme par exemple : arrêter les pertes, gaspillages et détournements générés par une gestion chaotique de la SNPC et des unités connexes ; réduire le train de vie de l’Etat ; arrêter les désordres dans la passation des contrats de l’Etat ; supprimer les dépenses d’apparat et les investissements improductifs, etc. Il est temps de tout mettre en œuvre pour arrêter le désastre et corriger la trajectoire. Des mesures d’urgence s’imposent  (...) ».