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Sassou : abattre la République

politique
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Tribune libre

Dès les premières révélations de sa dette cachée, dans une allocution monocorde télévisée, Sassou, adepte de tartuferie, promettait en réponse, une nouvelle équipe gouvernementale "efficace". En reconduisant les mêmes acteurs quelques jours plus tard, le dictateur ne s’est pas renié mais il donne en revanche la preuve de sa constance et donc de son incapacité à réparer ce pays qu’il a abîmé. Il est sur un autre projet pour lequel il œuvre : Passer de la République à la Monarchie.

L’homme ne tient pas parole et ne respecte pas ses serments. La HCR l’avait appris à ses dépens au travers la très grave affaire des 'disparus du Beach". Le septuagénaire nous livre, ici, un autre exemple de mensonge et de diversion du régime confirmant ainsi ses « serments d’ivrogne ».

Mais il est des moments où les diversions propagandistes des pilleurs, devant l’ampleur du désastre, tourbillonnent au point de menacer les pilleurs eux-mêmes. Lancée sans conviction par Sassou lui-même en décembre dernier lors de son allocution de fin d’année, l’opération glasnost frappe désormais aux portes du pouvoir, avec ses implacables vérités longtemps dissimulées.

Il est évident que si le FMI sort de sa complaisance habituelle à l’égard de ce mauvais gestionnaire récidiviste, en lui refusant son prêt, le dictateur congolais mordra la poussière. De même, dans l’hypothèse de l’octroi d'un prêt conditionné par un traitement de choc d’ajustement structurel, lequel se surajouterait à des mois d’asphyxie déjà en cours, il ne se sortira pas d'une zone de turbulence annonciatrice d’une révolution.

En effet, devant le désastre, des voix s’élèvent, qui refusent de cautionner cette énième dette inexpliquée et dissimulée. Sassou peut discourir sur les comptes de la nation en cette fin d’année, l’on aimerait savoir l’état des comptes du clan au pouvoir dans les paradis fiscaux et de ce qu'est devenu lefamaux " fonds pour les générations futures ".

S’il est une frange de la population qui est totalement étrangère à toutes ses dettes cumulées depuis des décennies, c’est bien les habitants du Pool. En effet, traquée et bannie depuis des décennies, la région du Pool n’a jamais connu un temps de respiration sereine, sinon qu’un déluge de bombes du régime et des remous par différentes milices. Les plus chanceux de cette barbarie sont à ce jour tapis dans la forêt, sans aide.

Par conséquent, il serait inapproprié d’associer les habitants du Pool à un quelconque effort que l’on demanderait aux congolais. En revanche, elles sont en droit de demander réparation, l’Etat ayant failli gravement à sa mission de protection des populations.

Ainsi, pour « rechercher un supposé bandit qui se cache dans les buissons », on bombarde cyniquement des innocentes populations du Pool pendant des mois et on rase des centaines de villages sans témoin. N’est-ce pas une façon de masquer un génocide ?

Tout pour le peuple et rien que pour le peuple, scandent à tue-tête le clan Sassou et son PCT, parti congolais du travail dit-on. Cependant, de nombreux scandales des biens mal acquis n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque instruction par le Parquet de Brazzaville.

Rien d’étonnant tant le Congo n’est qu’une république bananière où seuls les puissants et les consortiums peuvent prétendre à un semblant de justice qui leur garantit de toutes les façons l’impunité. Au Sassouland, le peuple c’est le clan. Une vision du monde proche d’une société esclavagiste.

Non, le Congo n’est pas endetté, encore moins le Pool ! Sassou et son clan, riches en milliards, ne le sont pas non plus. Leurs fortunes sont sécurisées dans des paradis fiscaux pour alimenter l’instauration de la monarchie en gestation. Cette question d’endettement du Congo-Brazzaville n’est-il pas qu’une construction artificielle de détournement des deniers publics au service de ce projet.

Tel un disque rayé, ou un gouffre sans fond, le régime de Sassou est une pompe aspirante. Il siphonne avec voracité les ressources du pays en complicité objective avec les Institutions internationales de renom qui en tirent des profits considérables, à l’instar du FMI. Celui-ci ne peut ignorer, au bout de plusieurs décennies d’assistance et de connivence infructueuses à coups de milliards avec le pouvoir de Brazzaville, le caractère mafieux de ce client quasi extraterrestre. Sa responsabilité n’est-elle pas engagée, désormais ?

Le peuple attend impatiemment  que lui soit révélée la vérité sur les âmes fauchées injustement dans le Pool. Ce gâchis innommable ne servira guère de soupape aux bourreaux du peuple, fut-il au travers d’un énième dialogue qu’ils espèrent amortisseur. Il faudra bien qu’un jour dans ce pays, que les criminels qui ne cessent d’instrumentaliser l’Etat, répondent de leurs actes de corruption, de haute trahison et de crimes contre l’humanité.

Le pouvoir de Brazzaville a longtemps gouverné par la terreur en orchestrant lui-même des complots qu’il attribue à d’innocentes personnes, dans le seul but de frapper les esprits et de faire le vide autour de lui. C’est l’une des raisons principales de sa longévité, aidée par la corruption au service des puissances occidentales. Mais les temps changent. Cependant, il use toujours des mêmes méthodes staliniennes.

De plus en plus isolé, l’homme veut à tout prix côtoyer ceux qui dirigent ce monde afin d'obtenir, croit-il, l'absolution concernant sa kyrielle de crimes tant financiers que de sang. Des lobbies s’activent en conséquence pour sauver le peuple, mais pas le président, semble-t-il. Cependant, nul n’est dupe. Ces manœuvres dilatoires sont de nature à relancer Sassou.

En effet, le sauvetage du Congo passe par deux paramètres incontournables : l’éviction des prédateurs locaux constitués, pour l’essentiel, du clan Sassou et la remise en équerre de la région locomotive du pays. Il est absurde de prétendre avancer sans la motrice méridionale du pays tant Brazzaville se situe géographiquement dans le Pool.

Selon des témoins, les seuls à percevoir encore leurs émoluments, notamment les militaires, en sont réduits à vendre les mangues et fruits sauvages qu’ils cueillent dans les villages bombardés et vidés de leurs habitants.

Cette folle aventure économiquement suicidaire a paupérisé les congolais qui ne vivent désormais que de l’importation, en l’absence des produits locaux de base, quasi inexistants. Il est impensable que l’huile de palme que l’on consomme au Congo en 2017 vienne de l’Asie (Malaisie, …).

Démasqué et acculé, Sassou tente de détourner l’attention de l’opinion en prenant appui sur tout. On ne sait trop par quel miracle, l’insurrection si imminente tarde à éclater. Le pays est quadrillé, on le sait, par des services secrets et la chasse aux indignés de la diaspora est ouverte.

Les congolais s’agacent quand leurs autorités hurlent qu’ils auraient vu passer un terroriste dans Brazza menacer les ambassades français et américain. Leur soupçon sur le premier des terroristes bien identifié dans la région du Pool où l’horreur est absolue ne porte-t-il pas sur le pouvoir lui-même ?

Pour le clan Sassou, l’essentiel demeure dans le contrôle des secteurs vitaux tels que l’économie, la justice et l’armée. Par conséquent, la désarticulation des Institutions de la République en cours et le dépeçage des dépouilles de l’Etat devraient en faciliter la privatisation. Le transfert des restes des structures étatiques aux mains des siens conclurait la bascule vers la monarchie. Ces antirépublicains mènent une marche forcée vers la royauté sur fond de génocide.

Abraham Avellan WASSIAMA

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Tsaty Mabiala, désigné opposant personnel par Sassou

Comme prévu, Sasssou a désigné Pascal Tsaty Mabiala comme chef de l’opposition.

Bien entendu, avec l’ancien ministre de la Défense de Lissouba, Sassou pourra dormir sur ses deux oreilles.

Politiquement correct, l’homme, peu représentatif en vérité des populations des pays du Niari, est décrit comme rétif à toute manifestation publique des militants de l'UPADS, son parti. Pour lui, s'opposer au clan au pouvoir se réduirait à demander à son minuscule groupe à aller s'asseoir sur les bancs de l’assemblée croupion. Bref, la conception que se fait de l'opposition le dictateur...

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