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Ven, Mai
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Les termes à bannir de notre discours sont ceux de président de la République et de chef de l’Etat en parlant de Sassou. L’usage de ces mots à propos de Sassou revient à lui reconnaître une légitimité qu’il n’a pas quand on se rappelle comment il a accédé au pouvoir et de quelle manière il s’y maintient. Et pour les leaders de l’opposition, une telle reconnaissance les place implicitement dans une position d’infériorité insupportable juste au moment où il est important pour eux de montrer à nos compatriotes qu’ils ont les épaules solides pour instaurer au Congo non pas une démocratie en trompe-l’œil, mais une démocratie réelle respectueuse de l’Etat de droit et débarrassée de ses relents totalitaires et du tribalisme.

Les jours du régime de Sassou sont désormais comptés. S’il leur restait encore quelques illusions, son clan et lui-même, la foule de hier à Brazzaville est là  pour leur rappeler qu’il est temps pour eux d’ouvrir les yeux et de comprendre que plus rien, ni les mensonges, ni l’intimidation policière, ni le bourrage des urnes, rien, ne pourra plus entraver les aspirations du peuple congolais à l’alternance politique et à la quête de justice sociale.

Voilà la première réponse au dépassement de l’ultime ligne rouge des brazzavillois, venus nombreux au boulevard Raoul, à leur satané président qui se pose en étalon des dictateurs en cette Afrique qui a tant soif de démocratie. De son arrogance, de sa suffisance et de son égo surdimensionné, Sassou sera chassé du pouvoir comme il en était rentré par effraction.

Que ceux qui dorment se réveillent. Que tous ceux qui rêvent d’un autre Congo descendent sur terre. Que tous ceux qui blablatent sortent de leur littérature inutile. Cessons d’être lâches pour une fois. Les peuples d’Afrique nous regardent et attendent notre sursaut. L’heure n’est plus aux condamnations verbeuses dont Sassou se fout complètement. Sortons de notre léthargie et organisons la mobilisation. L’heure est grave.

Une marée humaine, jamais vue, de mémoire de Congolais, venue de toute la capitale, dire massivement NON à l’autocrate congolais dans sa volonté de mourir au pouvoir et de passer le relais à son fils, après 32 ans de règne sans partage. Mais putain, pourquoi n’avons-nous jamais pensé le faire plus tôt ? Aujourd’hui est un grand jour et ce sont nos pères de l’indépendance et nos martyrs.

Inexorablement, en dépit des mises en garde de François Hollande, Barak Obama, l’Union Africaine (UA)  et de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), Denis Sassou Nguesso, en choisissant délibérément de passer en force, fait entrer le Congo-Brazzaville dans une zone de turbulence. L’isolement de Sassou est... total tant sur le plan national qu’international comme lors de la conférence nationale souveraine et la période de transition. 

Ainsi, l'idée même du changement de la Constitution actuelle ne peut être présentée comme acquise, telle que cela a été fait lors du message présidentiel du 22 septembre 2015. Engagé sur la voie d'un référendum illégal, le Président de la République aurait dû continuer dans cette logique et interroger le peuple, avant d'envisager la rédaction d'un nouveau texte.

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