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Le Sassouland one Planet Summit, la dernière folie de Sassou

politique
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Que peut-il bien se passer dans la tête d’un tyran ? On dit le Congo en faillite, sans le sou, conséquence du pillage sauvage des deniers publics en bande organisée par Sassou et son clan. On le dit aussi en plein marasme économique sans précédent, cumulant le non-paiement des salaires et des pensions de retraites. Pour trouver l’argent et sauver le régime, Sassou et son clan se sont lancés depuis quelques mois dans une course effrénée contre la montre en faisant le pied de grue devant les portes des bailleurs de fonds internationaux comme le FMI ou de banques privées comme la banque Lazard de Matthieu Pigasse, avec l’appui de quelques voyous en col blanc. En attendant, d’après nos confrères de « Monde Afrique », c’est TOTAL qui assurerait les fins du mois difficiles du régime. Dans sa quête désespérée, on a même vu, fin Janvier, le tyran se pavaner en compagnie du fiston, de sa fille et du neveu JDO (Devenus les représentants officiels de l’Etat), du côté d’Abou Dabi, de Doha et d’Arabie saoudite pour demander de l’aide. On parle au bas mot d’un emprunt avoisinant les 8.600 milliards de FCFA sur le dos des Congolais. N'est-ce pas de la folie pour un pays déjà criblé de dettes ? Mais Sassou s’en fout. Après tout, il ne sera certainement plus de ce monde pour payer les pots cassés.

Mais cette situation pourtant catastrophique, n’est pas suffisamment grave, en tout cas visiblement pas assez aux yeux de Sassou, pour le voir renoncer à ses hobbys que d’aucuns qualifieraient de TOC, des troubles obsessionnels compulsifs d’un homme apparemment complexé et mal dans sa peau, qui pour exister, a besoin d’en faire toujours plus et d’en mettre plein les yeux pour calmer les ardeurs d’un mal profond qui sommeille en lui et pour lequel les addictologies n’ont trouvé aucun traitement. 

Rattrapé par ses vieux démons, Sassou voit les choses en grand et rêve d’un sommet au Congo sur le climat.  Comme Emmanuel Macron, il y a quelques mois en France, Sassou veut son « One Planet Summit » au Congo. Une vraie folie. Un évènement planétaire que des grandes puissances de ce monde rechignent à organiser, parce que trop couteux, mais qui ne rebute pas pour autant notre tyran même en cette période de disette, où les Congolais connaissent la crise économique la plus grave, après que lui et son clan aient tout volé. Sans doute, espère-t-il en fin avoir, cette fois-ci, un selfie avec un grand de ce monde

Pauvre Sassou, en mal de frustrations, toujours prompt à vouloir jouer dans la cour des grands, ignorant qu’une fois sorti de son gourbi, même vêtu de ses costards croisés, ce pays riche qu’il dirige d’une main de fer depuis presque 40 ans, n’est qu’un îlot de pauvreté, manquant de tout, même d’électricité, et dont les rares routes surfacturées et mal conçues partent en vrille à la moindre pluie. Quel est vraiment ce taré, fut-il un grand, qui oserait faire le déplacement dans une dictature aux conditions de vie exécrables et moyenâgeuses ?    

Il faut comprendre ce mec. Le Congo lui a tout donné et il n’en attendait pas tant, lui, qui, dans d’autres cieux aurait sans nul doute fini comme pauvre instituteur, son métier d’origine, n’eut été la bonté de Marien Ngouabi. Des galons de « Général » autoproclamé à l’accession à la fonction présidentielle, une consécration qu’il doit à ses mœurs barbouzardes et aux coups d’Etat. Depuis, l’homme finit un règne au cours duquel il aura côtoyé les grands de ce monde. C’était Inespéré pour lui ! Alors il s’est senti pousser les ailes, caressant même le rêve de compter parmi les grands de ce monde. Multipliant des sommets, des évènements et des voyages, c’est le seul moyen croit-il dur comme fer, de se faire un nom et d’étancher sa boulimie insatiable d’exister.

Une folie à plusieurs milliards dans un pays en faillite. C’est en effet énorme. Que rapportera cet événement aux Congolais ? Strictement rien. C’est en tout cas ici la preuve, une fois de plus, que Sassou n’a rien à cirer des Congolais. On aurait pu en rire, sauf qu’à force de supporter ses folies depuis des décennies, Sassou a pris goût à la démesure et ne se fixe plus aucune limite. Résultat de notre inertie dont nous payons aujourd’hui les conséquences au plus fort.  Mais à qui la faute, à Sassou ou à nous-mêmes, qui l’avons laissé disposer de nous comme un berger disposerait de son troupeau, y compris de notre argent avec lequel il n’a cessé de faire des folies ? 

Jean Jacques Morawa

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